En théorie, une formation n’ayant que deux ans d’âge ne possède généralement pas une histoire aussi haute en couleurs que celle de DEAD BONES BUNNY… Encore plus rares sont les groupes qui présentent pour leader une lapine ressuscitée ramenée tout droit des années 1950… Ce mercredi, à Paris, c’était au Hard Rock Café qu’il fallait être pour entendre l’histoire de la charmante Bunny Bones, créatrice du groupe français de metal rockabilly !
Bunny, peux-tu nous parler des passifs musicaux et groupes actuels de chaque musicien ?
Bunny Bones – Bien sûr ! On va commencer par le contrebassiste, Gabriel. Auparavant, il était bassiste dans des groupes de metal. Il a évolué dans le hardcore, le death mélodique, le rock metal… Disons qu’il a pas mal expérimenté dans un certain nombre de styles !
Savinien, à la batterie, a surtout joué du sludge et du stoner. Avant, il avait un groupe appelé FACE DOWN.
On a ensuite Mikko à la guitare, qui nous a récemment rejoints, et qui joue aussi dans le groupe de rock KIRIN DOSHA. Au passage, le chant peut rappeler celui de Matthew Bellamy de MUSE…
Tim, au chant lead, et qui a une voix qui se rapproche un peu de celle de Lemmy, a contribué à beaucoup de groupes de thrash, death mélodiques et rock.
Aux postes de chanteuses-choristes, nous avons d’une part Leslie, qui est issue du monde psychobilly, et il y a une dizaine d’années, elle avait un groupe de grind ! (Rires !) C’est donc un revirement de style… D’autre part, on retrouve Fanny, qui occupe également le poste de bassiste dans le groupe MONOLYTH.
Dead Bones Bunny au Forum à Paris, en décembre 2018
Comment le rockabilly s’est-il imposé à vous ?
A l’origine, c’est ma présence qui l’a imposé. Je suis vraiment bercée par ce style-là ! Quand j’ai découvert le milieu metal, j’ai souhaité créer un mélange des deux styles. Ce qui a été déclencheur, c’est ma rencontre avec Gab, qui jouait déjà de la contrebasse. Je me suis dit qu’il y avait forcément une piste à explorer ! Par la suite, lorsque j’ai rencontré tous les autres, ils se sont complètement imprégnés du style rockab’, en plus de leurs influences metal, pour arriver au mélange que tu connais aujourd’hui sur notre premier album, « What’s Up Rock ? »!
Dirais-tu que vous vous êtes inspirés de groupes de metal actuels déjà existants ?
D’un point de vue « mélange », je pense qu’on se rapproche beaucoup de VOLBEAT, même si eux possèdent un chant résolument plus rockabilly… Mais ils n’ont pas de contrebassiste ! (Rires !). A part cela, on s’inspire de MOTÖRHEAD, d’autant que Lemmy a eu un groupe de rockabilly qui s’appelait HEAD CAT en compagnie des musiciens des STRAY CATS. Il a vraiment ouvert le style au monde du metal… Cela nous a permis à nous, qui lui succédons, d’être plutôt bien reçus par la scène !
Dans le livret de l’album, on constate une illustration différente pour chaque chanson, et élaborée par divers artistes. Comment en êtes-vous venus à collaborer avec eux ?
Il s’agit pour certains de connaissances, mais on n’a rien imposé. On souhaitait effectivement illustrer chaque moment de mon existence. Par le biais d’une annonce, on a proposé à des artistes, illustrateurs et graphistes de mettre en image chaque petit passage et événement qui sont survenus dans ma vie. Les gens se sont proposés d’eux-mêmes ! A chaque illustration qu’on recevait, on hallucinait de voir à quel point cela correspondait à notre vision…
D’ailleurs, en deux mots : c’est quoi ta vie ?
C’est clairement la rencontre entre ma vraie vie vécue dans les années 1950, et celle que je veux vivre actuellement. On peut parler de confrontation, mais aussi de mariage… Les deux univers sont en perpétuel combat.
Pas trop dur d’être une lapine squelette au quotidien ?
Un peu ! Mais ça va encore, car les gens qui baignent dans le milieu metal apprécient ce genre de choses, et je reçois beaucoup de câlins à chaque fois que j’apparais en public… C’est plutôt plaisant ! (Rires !)
Bla bla bla entre la grande Bunny Bones et Lucinda…!
Peux-tu également revenir sur les récents événements avec, plus particulièrement, ta disparition il y a quelques mois, puis ta réapparition ?
Ce qui s’est passé, c’est que je vivais en tant que serveuse / danseuse dans les années 1950. Suite à une soirée un peu trop arrosée avec les copains, j’ai reçu de plein fouet le jukebox du restaurant où je travaillais… Je me suis alors retrouvée propulsée en 2017, à Paris ! C’est là que j’ai monté mon groupe DEAD BONES BUNNY. En octobre de la même année, j’ai découvert que c’était grâce à la magie noire pratiquées par mes potes de l’époque que je suis revenue d’entre les morts – concrètement, mon corps avait disparu… Mais je ne suis finalement pas décédée ! Ils ont réussi à me ramener dans les années 1950, mais quand j’ai raconté mon histoire, personne ne m’a cru. Ça a été extrêmement compliqué… Heureusement, par le biais du vaudou, et avec l’aide de mon ami Charles Holley, je suis parvenue à me transporter de nouveau en 2019 ! Me voici donc actuellement parmi vous, et j’espère bien y rester. Je m’accroche aux meubles pour ne plus bouger… (Rires !)
A mon retour, on a pris soin avec mon groupe de rassurer les gens autour de nous qui s’étaient *réellement* inquiétés de ma disparition. Il a fallu mettre les choses au clair et dissiper la confusion…
Pour plus d’information, je vous invite à consulter mon blog… Tout y est !
Mais alors dis-moi : qu’est-ce qui te choque le plus dans l’ère moderne, en tant que personne ayant vécu dans les Fifties ?
Je vais être très franche : la densité de population ! C’est ça qui est le plus compliqué à gérer… C’est une galère sans nom à Paris pour pouvoir arriver à l’heure en répét’ !
Vous allez jouer votre premier concert depuis la sortie de l’album, samedi, à la Boule Noire. A quoi peut-on s’attendre lors de cette soirée spéciale ?
Je vais chanter en solo ! Également, on vient d’annoncer qu’une tatoueuse influencée rockabilly / old school du nom d’Eva Hägen nous fera l’honneur de sa présence pour réaliser des « flash » sur qui le souhaitera… Premier arrivé, premier servi !
Quels sont les autres concerts de prévu cette année ?
Au mois de mai, on va jouer en première partie du BAL DES ENRAGES, à Bordeaux. On est extrêmement fiers d’ouvrir pour eux ! On sera également présents dans quelques festivals cet été, puis à la fin de l’année, au Trabendo de Paris. Tout sera annoncé d’ici la semaine prochaine. On souhaite montrer aux gens qu’on n’est pas près de s’arrêter et qu’on compte bien continuer sur notre lancée…
Surtout lorsqu’on considère le mal que tu t’es donnée pour revenir à notre époque…
Exactement ! Après tous ces efforts, ce serait dommage de s’arrêter en si bon chemin.
Dead Bones Bunny au Forum à Paris, en décembre 2018 (et avec un remplaçant pour Bunny Bones, alors portée disparue…)
Pour terminer, peux-tu citer quelques groupes (locaux ou internationaux) avec lesquels DEAD BONES BUNNY aimerait jouer, et où vous vous reconnaissez non seulement musicalement, mais aussi au niveau du délire ?
Tout d’abord, du côté des gros groupes, ce serait un vrai régal d’ouvrir pour VOLBEAT, en espérant leur présenter notre musique. Je pense que ce sont eux qui se rapprochent le plus de notre style.
En ce qui concerne les groupes locaux, on est ravis de pouvoir jouer avec FUNNY UGLY CUTE KARMA et NOT BAD samedi, dans la mesure où ils possèdent leur propre univers visuel.
Il est vrai qu’on a eu l’occasion de se faire énormément d’amis dans le milieu underground français. On espère toujours partager une date avec ces personnes-là…
En parlant de ça, je n’ai pas pu m’empêcher de songer à 6H33 pour être à vos côtés sur scène, un jour…
Tout à fait ! D’autant qu’on connait très bien les musiciens, ce sont des potes à nous. Et on a été amenés à travailler sur d’autres projets par le passé. Ce serait super !
Photos au Hard Rock Café Paris : Lucinda & Gab Schwifty
Photos live : Minh Ho
Merci à Roger de Replica et au Hard Rock Café Paris !