7,5/10
La scène metalcore allemande n’est clairement pas ma préférée. Si certains groupes comme HEAVEN SHALL BURN valent la peine et ont atteint une reconnaissance bien méritée, d’autres sont franchement plus dispensables. Je pense par exemple à ANY GIVEN DAY, MACHINEMADE GOD ou encore les célèbres et pourtant incroyablement surestimés CALIBAN.
M’occuper alors des nouveaux venus berlinois de DESASTERKIDS ne m’emballait alors pas plus que ça. Affublés de plus d’un patronyme fleurant bon la gen-z et l’EDM, je me préparais gentiment à cracher ma bile avec entrain.
Verdict après écoute : je suis une merde et les préjugés sont un cancer pour le monde.
Si DESASTERKIDS est bien un jeune groupe de metalcore s’acoquinant occasionnellement avec l’electro, la musique des teutons vas nettement plus loin en empruntant du son à à presque tous les styles ayant incarné la modernité ces 20 dernières années : metalcore, djent, neo ou metal alternatif.
Ces multiples influences permettent d’éviter l’aspect répétitif rencontré dans une grande partie des productions du genre.
Les éléments électroniques intégrés ci et là dans les morceaux participent à cette diversité. S’ils peuvent se faire parfois très présents, ils sont surtout remarquablement intégrés, loin de la conception que peuvent en avoir des groupe nettement plus marqués comme CROSSFAITH sur ses sorties les plus récentes ou leurs compatriotes de ESKIMO CALLBOY.
Les allemands sont à peu près à l’aise sur tous les tableaux, que ce soit dans l’ultra mélodique à la MNEMIC (Walking Alone, Oxygen) ou dans le plus agressif (Dark Days, Pentagram).
Et dans l’ensemble, la différence est faite grâce à une vraie capacité à créer des ambiances. Parfois lumineuses, souvent beaucoup plus inquiétantes comme sur l’excellent Chasing Ghosts, le groupe sait jouer avec nos émotions et s’extrait alors immédiatement de la masse des groupes de metalcore efficaces mais interchangeables.
Restent quelques défauts à gommer, avec en tête quelques mélodies un peu faciles et des passages hardcore manquant un peu de pêche quand ils ne sont pas accompagnés d’éléments électroniques (Here And Now). Finalement bien peu de choses pour un groupe si récent.
Je craignais un énième clone de ASKING ALEXANDRIA, ATTACK ATTACK ! ou MEMPHIS MAY FIRE, quel bonheur donc de se retrouver avec un album de la qualité de « Superhuman ».
En misant tout sur la diversité, le jeune groupe frappe fort d’entrée et se positionne comme un sérieux outsider de la scène metalcore.
TRACKLIST :
1. Break Me
2. Walking Alone
3. Bulletproof
4. Oxygen
5. Dark Days
6. Slave
7. Here And Now
8. One Of Us
9. Pentagram
10. Dead On The Inside
11. Chasing Ghosts