Presque trois ans se sont écoulés depuis le dernier passage de ETHS au Jas Rod, salle réputée des environs de Marseille. Pendant ce laps de temps, la chanteuse Rachel Aspe (qui rappelons-le, fait partie de la formation marseillaise depuis 2013) a eu le temps de s’épanouir autant artistiquement que scéniquement. Ce que nous constaterons sans effort ce soir !
On remarque avec regret que la salle est assez peu remplie pour un groupe d’une telle réputation et qui propose ce soir la release party de son nouvel album… Malgré tout, les fans présents se chargeront de montrer leur enthousiasme à grands renforts de pogos et n’omettront pas d’acclamer le groupe dès qu’ils en auront l’occasion.
Après deux groupes très en phase avec la tête d’affiche, ETHS prend ses quartiers vers 23h. Dès le départ, l’énergie de Rachel fait plaisir à voir : il semblerait que la scène soit désormais son élément. Loin de la réserve de ses débuts, la chanteuse n’hésite pas à communiquer avec le public, en particulier avec sa gestuelle (ne prenant la parole que très ponctuellement). On peut clairement voir la différence avec la jeune femme qui se présentait devant nous trois ans plus tôt sur cette même scène !
Les vieux EP du groupe seront peu représentés ce soir, mais bel et bien présents, avec, pour ouvrir les hostilités, le cultissime Samantha, issu de l’EP du même nom (2002), dont le riff principal fait toujours preuve d’efficacité et ravit la foule aguerrie. Le groupe nous gratifie également de Le Mâle, l’un des meilleurs titres de l’EP « Autopsie » (2000).
Finalement, on se rend vite compte que la setlist fait honneur aux titres les plus connus, permettant ainsi au public de reconnaître bon nombre de ses morceaux fétiches, tels que Bulimiarexia, extrait de « Tératologie » (2007). La période « Sôma » (2004) est mise à l’honneur, avec pas moins de cinq compositions représentées sur scène, dont les violentes mais ô combien jouissives Méléna et Infini, ou encore l’incontournable Détruis-Moi, toujours fortement appréciée en live. Au contraire, on aurait pu se passer de la déstabilisante Je Vous Hais, dont la rythmique étrange et le manque de nuances ne conviennent pas tout à fait à la scène.
ETHS ne délaisse pas son dernier album en date, « III », pour lequel j’ai personnellement beaucoup d’attachement. On déplore que les samples de l’excellente Sidus (qui incluent notamment de superbes chœurs) soient inaudibles, tout en savourant davantage de chant clair de la part de Rachel. Voragine et Adonaï ressortent quant à elles victorieuses, à l’instar de nombreuses compos issues de cet opus.
On s’étonnera que le set ne contienne que deux nouveaux morceaux, à savoir Nefas et Nihil Sine Causa – il s’agit, après tout, de la release party du nouvel album « Ankaa »… Ceci étant dit, avoir écouté le nouvel opus deux à trois fois au préalable ne m’aura pas aidé à mieux assimiler ces nouvelles créations sur scène. Une chose est indéniable : « Ankaa » sera plus difficile à intégrer que son prédécesseur, et quasi impossible à découvrir comme il se doit en live. Néanmoins, les vocalises et les influences électro de la seconde ne passeront pas inaperçues.
Staif Bihl, guitariste et compositeur principal de la formation, ne prendra la parole qu’une seule fois afin de remercier les personnes ayant contribué au bon fonctionnement du concert. Puis, la formation nous quitte sur la mélodique Harmaguedon.
Comme à son habitude, ETHS ne sort que rarement de son univers sombre et ne s’autorise que peu de bavardages ou de fantaisies sur scène… Il n’empêche qu’ils parviennent encore et toujours à secouer les masses comme peu de formations en sont capables, et c’est probablement tout ce que les fans réclament !
SETLIST
Samantha
Adonaï
Détruis-moi
Le Mâle
Sidus
Je Vous Hais
Ondine
Voragine
Nefas (nouveau titre)
Méléna
Bulimiarexia
Ex Umbra In Solem
Nihil Sine Causa (nouveau titre)
Infini
Crucifère
RAPPEL
Harmaguedon