La décennie touche à sa fin… L’occasion pour nous médias et fans de musique de faire le point sur les pépites qui ont cajolé nos oreilles ces dix dernières années. Et on ne vous le cache pas : trancher entre tous ces albums fantastiques a été une torture pour l’équipe… Mais ce choix terrible devait être fait ! Voici donc la sélection ultime de la rédaction de Metal France pour la décennie 2010-2019…
LEPROUS – Bilateral (2011)
Pas un seul album de la part du groupe n’est dénué de génie, et aucun ne passe à côté de ce qui importe le plus en musique : toucher l’auditeur en plein cœur… Ces hommes sont impressionnants !
Ici, plus que tout autre album signé LEPROUS, violence, virtuosité, énergie et originalité sont les maîtres-mots. Il n’y a qu’à se plonger dans les 10 minutes du sublime Forced Entry pour comprendre toute l’étendue de ce discours dithyrambique, mais néanmoins mérité…
Après hésitation entre « Bilateral » et « Pitfalls » (2019), c’est donc le premier qui a remporté le duel, quand bien même le petit dernier est un vrai bijou et mériterait sa place ici.
AVATAR – Black Waltz (2012)
Véritable lien entre ce qui a été et ce qui serait, « Black Waltz » se voit truffé de morceaux absolument « coup de poing ». La prod’ est propre mais brute, et les passages agressifs prédominent mais savent laisser place à des riffs inoubliables. Quant à l’aspect « circesque », qui aurait pu faire perdre toute crédibilité au groupe, il sait rester subtil et procure à l’album une saveur captivante, voire touchante.
Même si j’ai pu hésiter à opter pour « Hail The Apocalypse » (2014), on ne pouvait pas trahir les bombes que sont Let Us Die, Napalm, Torn Apart et bien sûr, l’incontournable Let It Burn, qui fait toujours mouche dans les setlists actuelles du groupe !
DIABLO SWING ORCHESTRA – Pandora’s Piñata (2012)
S’il y a bien une formation qui mériterait une montagne de reconnaissance et qui est, hélas, bien loin de l’obtenir à ce jour, c’est DIABLO SWING ORCHESTRA : le talent immense de ses musiciens n’a d’égal que la diversité folle de leurs compos’ et leur goût pour tous styles, du jazz au tango en passant par l’opéra ou… le swing.
« Pandora’s Piñata » demeure l’œuvre la plus riche de leur discographie, où chaque titre détient son « twist » et sa personnalité.
GHOST – Infestissumam (2013)
Après réflexion, oui : « Infestissumam » est pour moi sans conteste le meilleur album produit par Tobias Forge et ses (anciens) acolytes masqués. La majorité des morceaux combine avec brio tentation pernicieuse et pop exquise, que ce soit sur Year Zero, qu’on ne présente plus, Idolatrine, Per Aspera Ad Inferi, Jigolo Har Megiddo, ou même l’introduction triomphale, qui démarre avec panache cet « opus » envoûtant.
Surtout, « Infestissumam » a le mérite de m’avoir fait connaître l’un de mes morceaux fétiches, à savoir le monumental Ghuleh / Zombie Queen, où chaque seconde se savoure sans complexe.
Un pur bonheur !
6H33 & Arno Strobl – The Stench From The Swelling (2013)
Mon cœur balançait douloureusement entre cet album et l’extatique « Deadly Scenes » (2015)… Mais après m’être replongée dans Giggles, Garlands & Gallows I et II, la balance n’a pas mis longtemps avant de pencher indubitablement vers « The Stench From The Swelling », album collaboratif entre 6h33 et l’excellent Arno Strobl, dont la voix d’or met en valeur le décor atypique et décadent du groupe.
En plus de retenir aussi les nombreux morceaux catchy de cet album, à l’instar du trépidant (I Should Have Known) Her Name Was Boogie, c’est surtout l’intense titre éponyme qu’on mentionnera : il demeure à ce jour l’une des meilleures chansons que 6h33 ait pu signer.
REVAMP – Wild Card (2013)
Je n’ai pas peur de le dire : « Wild Card » est le dernier enregistrement studio où le talent et la puissance hors norme de Floor Jansen éblouissent l’auditeur. NIGHTWISH n’a hélas pas cette prétention, pour le moment…
Transcendant le premier album éponyme, « Wild Card » a tout d’une œuvre réussie, avec des titres rentre-dedans, voire joliment agressifs (On The Sideline, Precibus, Misery’s No Crime, Neurasthenia – qui compte la présence majestueuse de Devin Townsend, rien que ça…), mais aussi profondément passionnés (le meilleur exemple est sans conteste Distorted Lullabies !), sans oublier la profusion de solos de guitare et une prod’ imperfectible.
REVAMP, vous nous manquez !
AYREON – The Theory of Everything (2013)
Offrir un successeur digne de ce nom à l’extraordinaire « 01011001 » (2008) semblait relever du fantasme. Et pourtant, avec cette œuvre, Arjen Lucassen a prouvé que l’inspiration ne le quittait décidément pas ! Le compositeur nous déploie quatre morceaux de 20 minutes chacun et rend au prog’ ses lettres de noblesse, tandis que la récurrence des thèmes principaux ne sont pas sans rappeler les codes du « Musical », pour notre plus grand plaisir.
Les talentueux interprètes choisis pour cet album y sont bien entendu pour quelque chose, et on saluera bien bas la performance de Cristina Scabbia, Tommy Karevik et Marco Hietala, souvent mieux exploités que dans leurs formations d’origine, sans oublier les brillants Sara Squadrani et Mike Mills, véritables révélations.
IHSAHN – Arktis. (2016)
Ihsahn, dans EMPEROR, je l’aime bien. Mais Ihsahn, en solo, je l’ADORE. Et c’est d’ailleurs « Arktis. » qui est parvenu à me convaincre définitivement de son talent de compositeur.
Si on peut noter quelques expérimentations et des influences prog’, Ihsahn parvient également à accrocher l’auditeur sans aucun mal, comme sur les prodigieux Frail, Disassembled, Crooked Red Line et South Winds.
Pour terminer (on omet volontairement l’existence du bien trop mystérieux Til tor ulven (Søppelsolen)…), le Norvégien nous transcende avec une compo’ hors de ce monde portant à juste titre le doux nom de Celestial Violence, où ses cris caractéristiques répondent au chant passionné d’un certain Einar Solberg…
ULVER – The Assassination of Julius Caesar (2017)
8 pistes, que du bonheur.
Une troublante plénitude s’empare de l’auditeur, qui se conforte dans cet univers aussi sincère que synthétique et clairement empreint d’une délicieuse noirceur sans pareil.
Basculer du black metal à la pop/new wave/électro a probablement été l’une des meilleures décisions que la formation ait prises durant toute sa carrière, avec tout le respect que je dois aux précédents albums !
MAYAN – Dhyana (2018)
De nos jours, employer correctement d’authentiques parties orchestrales sur du metal relève du défi, si on souhaite éviter de tomber dans la redondance ou la surenchère… Avec « Dhyana », MAYAN parvient à livrer quelque chose d’abouti, d’équilibré et de passionné et remporte le pari haut la main.
Mention spéciale à Marcela Bovio, qui nous fait profiter ici de toute sa puissance et ses diverses techniques vocales !
Un dernier mot : absolument incapable de classer les albums entre eux, j’ai préféré le classement par année. C’était déjà assez difficile de réduire ma liste de 25 albums à 10 ! 😉
Restez branchés pour nos prochains top de la décennie…!