Lorsque RHAPSODY nous fait l’honneur de passer dans la région, qu’il soit du clan « LUCA TURILLI’S » ou de celui de « OF FIRE« , il est impensable de manquer le rendez-vous ! Ce soir, il s’agit donc du premier, et il est accompagné de deux groupes relativement jeunes, mais exemplaires, pour ouvrir le bal.
L’audience semble constituée de fans purs et durs, posés et respectueux, à la moyenne d’âge relativement élevée, et dont le but premier est d’apprécier la musique, tout simplement. À vrai dire, les mouvements de foule, aussi incroyable que cela puisse paraître de la part d’un public lyonnais, sont quasi-inexistants ! Qu’on se le dise : le concert n’en sera pas moins une réussite.
Ce soir, les parisiens de QANTICE jouent leur dernier concert en compagnie de LT’S RHAPSODY. Aussi, tous les musiciens au grand complet ne manqueront pas de s’inviter sur scène pour leur faire un aurevoir digne de ce nom ! Luca lui-même ira nourrir les membres de gâteau au chocolat… Vous avez dit « ambiance bon enfant » ?
Nous retrouverons David Åkesson au chant, en remplacement du norvégien Pellek, qui semble tellement à l’aise, tant au niveau scénique que vocal, qu’on le penserait aisément chanteur officiel de la formation. Au bout de quelques minutes, on remarque l’originalité de certains passages, empreints d’une identité clairement power metal aux saveurs prog, sans compter la présence d’une violoniste dans le groupe. A (re)découvrir impérativement sur CD !
C’est au tour de TEMPERANCE de prendre ses quartiers : tout aussi mélodique que le groupe précédent, ils proposent néanmoins des sonorités plus modernes, alliant électro et metal plus rentre-dedans. Certains reconnaîtront peut-être le chanteur et guitariste, également en poste dans le groupe SECRET SPHERE, Marco Pastorino, dont l’enthousiasme sur scène ne fait aucun doute ! La chanteuse (dont le style et la chevelure rappellent forcément une certaine Simone Simons…) mêle chant lyrique et chant de poitrine avec cohérence, sans trop en faire. En un mot, les Italiens parviennent à chauffer la foule sans problème et à intéresser ceux qui les découvrent alors.
C’est sur la superbe intro Nova Genesis, issue du dernier album « Prometheus » (2015), que RHAPSODY entre en scène. L’écran en arrière-plan présente les membres un à un, et nous fait partager quelques belles images dignes d’une bande-annonce de film de science-fiction. Ces vidéos joueront un rôle majeur sur la plupart des compositions, le visuel étant un élément indissociable de la musique dans l’univers de Signore Turilli.
Le groupe enchaîne pourtant sur un vieux titre : Knightrider Of Doom. La setlist de LT’S RHAPSODY fera d’ailleurs la part belle à la carrière de Luca Turilli, avec pas moins de sept titres issus de la discographie de RHAPSODY (OU RHAPSODY OF FIRE). Une façon d’insister sur le fait que LUCA TURILLI’S RHAPSODY est bel et bien la continuité du groupe formé dans les années 1990, et non une toute nouvelle aventure. Nous aurons également droit à trois compos sorties des années plus tôt sous son propre nom qui s’incorporent de façon idéale au reste. Bien entendu, toutes ces pièces emblématiques seront accueillies avec enthousiasme par le public, sans oublier que l’impressionnant – que dis-je, l’inimitable Alessandro Conti est plus que capable de restituer toute la puissance des anciens morceaux, tout en y ajoutant son timbre irrésistible et sa technique imperfectible !
De toutes ces hymnes, c’est Unholy Warcry qui me fera réagir au quart de tour, et pour cause : il s’agit du titre qui m’a fait aimer et connaître la formation, il y a de cela plus de dix ans ! Le morceau contient notamment quelques sombres paroles du regretté Christopher Lee que nous apprécions avec émotion.
En revanche, on aurait pu se passer de la ballade, Son Of Pain, qui n’a pour seul mérite que de révéler une fois de plus les prouesses vocales d’Alessandro. A choisir, on aurait davantage profité de la version française du morceau.
Les titres plus récents, issus des deux albums « Ascending To Infinity » (2012) et « Prometheus », ne sont néanmoins pas en reste. Ils apporteront tous fraîcheur et énergie à la performance. Le titre d’ouverture sera succédé de l’excellent Rosenkreuz, dont les paroles s’affichent sur grand écran. On appréciera également le puissant Prometheus, au refrain fédérateur, ou encore les deux parties du monumental Of Michael the Archangel and Lucifer’s Fall, ici écourtées (frôlant chacune les vingt minutes sur album).
De manière générale, on constatera malheureusement que le son n’est pas optimal ; en effet, les samples ne se distinguent pas suffisamment du reste, et il me faudra parfois quelques secondes pour reconnaître certains morceaux pourtant cultes.
Sur toute la tournée, LT’S RHAPSODY est accompagné de deux chanteurs d’opéra, dont les voix font des merveilles dès l’interlude Aenigma. Inutile de préciser que le groupe mériterait tout un orchestre afin de rendre justice à ses compositions aussi grandioses qu’émouvantes ! La soprano occupera momentanément le devant de la scène avec Alessandro pour un duo opératique sur l’époustouflant Tormento E Passione.
Les talents de Patrice Guers (basse) et Alex Landenburg (batterie) seront accentués à l’aide de soli ; le batteur entamera le sien sur le thème principal de la série « Game Of Thrones » avant de partir en improvisation tout en faisant participer l’audience.
Nous arrivons bientôt à la fin de cette belle soirée lorsqu’Alessandro Conti nous présente chaque membre, pour finalement oublier d’introduire… Luca Turilli lui-même ! Le Maestro ne lui en tiendra pas rigueur, tandis que le chanteur, un peu honteux, s’exclamera : « Aïe, je vais me faire virer… On cherche un nouveau chanteur ! ». C’est le Français Dominique Leurquin qui s’emparera du micro pour demander au public d’acclamer enfin la voix du groupe.
Dernier morceau avant le rappel, Dawn Of Victory offre intensité et nostalgie à qui veut bien l’accepter, tandis que le refrain est largement scandé par les spectateurs.
Tout du long, on sera impressionné par le dynamisme de Luca, qui vit réellement sa musique et démontre une joie et une complicité rare avec ses acolytes, mais aussi avec le public. À la fin, il osera même se livrer à un duel avec Dominique Leurquin à grands renforts de bousculades ! Une chose est sûre : les années d’expérience et le succès rencontré album après album n’auront en rien entaché l’énergie et la sympathie du guitar hero.
Les Franco-Italiens nous quittent sous les ovations du public et ne manquent pas de serrer les mains des premiers rangs (Alessandro offrira même quelques autographes) avant de s’éclipser finalement.
C’est très justement que la performance de RHAPSODY pourra être qualifiée d’honnête et de vivante. Une expérience qu’il me tarde de renouveler !
SETLIST
Nova genesis – Intro
Knightrider of Doom (RHAPSODY, 2002)
Rosenkreuz
Land of Immortals (RHAPSODY, 1997)
Aenigma – Intro (LUCA TURILLI, 2002)
War of the Universe (LUCA TURILLI, 2002)
Ira Divina
Unholy Warcry (RHAPSODY, 2004)
Son of Pain (RHAPSODY OF FIRE, 2006)
Prometheus
Solo de batterie
Il cigno nero
Solo de guitare
The Pride of the Tyrant (RHAPSODY, 2002)
Tormento E Passione
Demonheart (LUCA TURILLI, 2002)
Solo de basse
Of Michael the Archangel and Lucifer’s Fall, Part II (extrait)
Dark Fate of Atlantis
Of Michael the Archangel and Lucifer’s Fall (extrait)
Dawn of Victory (RHAPSODY, 2000)
RAPPEL
Quantum X – Intro
Ascending to Infinity
Emerald Sword (RHAPSODY, 1998)