C’est une performance riche en surprises que MAYAN a donnée le 9 février dernier, dans la sympathique salle du Dynamo, à Eindhoven, tandis qu’ils ont revisité, pour notre plus grand plaisir, des pépites du passé…
En première partie, MY PROPANE nous a transmis son énergie avec un set contenant de nombreux morceaux de l’album « Antidote », sorti en ce début d’année. Si le son était loin d’être idéal lors de leur court set, le chant tantôt acharné, tantôt plus mélodieux du leader Valerio Recenti, est parvenu à convaincre l’audience typique néerlandaise (comprenez : statique, mais attentive et encourageante entre les titres !).
Valerio Recenti de My Propane
Comme suggéré plus haut, MAYAN avait promis pour les dates prévues en 2019 un show composé de deux sets distincts : le premier, tel un concert habituel, contiendrait des morceaux pour la plupart extraits du nouvel album « Dhyana » ; le second présenterait quant à lui des bijoux du passé de Mark Jansen, Marcela Bovio ou encore George Oosthoek…
Nous avons ainsi pu atteindre des sommets avec des titres de leurs anciennes (ou actuelles) formations, qui ne sont autres qu’ORPHANAGE, STREAM OF PASSION, EPICA, GOD DETHRONED, et les regrettés AFTER FOREVER !
Mayan
Mais avant, ce sont les torrentiels Rhythm of Freedom, The Flaming Rage Of God ou Devil In Disguise qui nous ont mis l’eau à la bouche et ne manquent jamais d’engager le public à sa cause. Dommage que les lumières aient été si mauvaises, et le son, clairement perfectible…
Contrairement à la release party de septembre, où l’excellent Henning Basse avait participé pour la dernière fois avec le groupe, Adam Denlinger a assuré seul les lignes de chant masculin. Même si le chanteur a encore du chemin à parcourir, comme en atteste son interprétation trop peu assurée des parties douces du pont de Rhythm, ses interventions sur un titre tel que Saints Don’t Die ont été exécutées de manière satisfaisante.
Laura Macri et Marcela Bovio
A noter l’absence mystérieuse de Jack Driessen aux claviers… Ce dernier avait également cédé sa place à Roberto Macrì pour les concerts au Mexique et au 70000 Tons Of Metal le mois dernier. Le musicien s’est finalement présenté plus tard sur scène pour nous expliquer qu’il arrêtait les concerts, mais tout en continuant en arrière-plan à se consacrer à la composition. Nous voilà quand même bien rassurés !
La seconde partie tant attendue a démarré après une entracte de cinq minutes, et c’est la belle austérité de Mea Culpa, l’intro même du tout premier album de l’ancien groupe de Mark, « Prison Of Desire » (2000), qui a ouvert la marche… Un retour jouissif aux 1990’s / début 2000’s commençait donc !
Les parties vocales originalement chantées par l’irremplaçable Floor Jansen, pour qui nous avons forcément eu une petite pensée, ont été en majeure partie interprétées avec force et passion par Marcela Bovio sur Follow In The Cry.
Mais c’est la présence dans la setlist de My Pledge of Allegiance I, l’un des titres les plus orientaux et les plus aboutis d’AFTER FOREVER, qui nous a cloués sur place ! Sur cette pièce incontournable, les grunts de Mark répondaient à la voix souvent lyrique de Marcela, qui a exécuté les fameuses notes extrêmement aiguës avec une technicité rare.
Marcela Bovio
La chanteuse est revenue briller sur Monster et Passion, de son ancienne formation STREAM OF PASSION, tandis que George a pour sa part remis à l’honneur Ancient Rhymes et, surtout, At The Mountains Of Madness, du groupe qu’il menait ORPHANAGE, nous plongeant avec délice dans l’atmosphère ensorcelante du death mélo gothique des années 1990, tandis que Marcela, Laura et Adam se sont attelés aux chœurs.
Ainsi, avec ces reprises qui ont donné beaucoup de nostalgie au public, mais aussi au groupe, la cohésion et la complicité sur scène n’en étaient que plus renforcées, et l’énergie du public néerlandais, qui connaissait forcément les morceaux par cœur, faisait plaisir à voir. A la demande de George, l’audience nous a même offert quelques minutes de pogos maîtrisés sur Nihilism de GOD DETHRONED. D’ailleurs, ce morceau, qui mettait à l’honneur l’ancien groupe du batteur Ariën van Weesenbeek, a amené ce dernier à recourir tout du long (ou presque) aux blast beats… « The Beast » nous a encore scotchés.
Elianne Anemaat
Bien sûr, EPICA, que Mark mène depuis maintenant seize ans, ne pouvait pas être écarté de cette setlist, et MAYAN a opté pour deux titres désormais peu joués sur scène. Marcela et Laura ont ainsi fait preuve de complémentarité sur le dramatique Run For A Fall et le puissant Fools Of Damnation en compagnie du grunter. Prions pour que d’autres « vieux » chefs d’œuvre soient revisités un jour, comme les mythiques Facade of Reality et Mother Of Light, ou encore les agressifs Menace Of Vanity ou Death Of A Dream, qui conviendraient parfaitement au son de MAYAN !
N’oublions pas d’aborder la présence de la violoncelliste Elianne Anemaat, notamment sur la ballade Dhyana, et qui semblait un peu plus dans son élément qu’en septembre, à en juger ses headbangs sur des titres plus péchus !
Nous aurons également été marqués par les reprises metal de deux compos’ de classique avec Laura au chant : Stabat Mater, de Pergolesi, et l’étonnante Danza de Pavarotti, sur laquelle la lumineuse soprano, qui ose enfin se lâcher, éblouit la scène de ses envolées techniques et de son large sourire.
MAYAN a achevé les réjouissances en revenant sur deux titres de leur discographie, le violent Human Sacrifice et l’une des chansons les plus accrocheuses, Bite The Bullet, comme pour mieux boucler la boucle.
Une fois de plus, et même si nous ne sommes qu’en février, votre fidèle envoyée spéciale risque bien de placer un concert de MAYAN dans son Top Concerts 2019 !
SETLIST
SET 1 – MAYAN
The Rhythm of Freedom
Tornado of Thoughts
Saints Don’t Die
Devil in Disguise
Dhyana
Rebirth from Despair
Maya (The Veil of Delusion)
The Flaming Rage of God
Set Me Free
SET 2 – CLASSIQUES
Mea Culpa (reprise d’After Forever)
Monster (reprise de Stream of Passion)
Ancient def rhymes (reprise d’Orphanage)
Stabat Mater (reprise de Giovanni Battista Pergolesi)
My Pledge of Allegiance I (reprise d’After Forever)
Fools of Damnation (reprise d’Epica)
La Danza (reprise de Gioachino Rossini)
Nihilism (reprise de God Dethroned)
Run for a Fall (reprise d’Epica)
Passion (reprise de Stream of Passion)
Follow in the Cry (reprise d’After Forever)
At the Mountains of Madness (reprise d’Orphanage)
RAPPEL
Human Sacrifice
Bite the Bullet
Photos : Eddy Jolen