Après la venue de véritables pointures deux semaines plus tôt, Trendkill Entertainment et le Jas’Rod continuent de nous épater dans un tout autre style en accueillant PAIN dans le cadre du « Coming Home Tour ».
BILLION DOLLAR BABIES entre en scène devant une poignée de spectateurs. Malgré un espace scénique et un public réduits, les Suédois font preuve d’une énergie certaine : il n’y a qu’à voir le chanteur Frankie Rich, qui impressionne avec son chant puissant, et qui n’hésite pas à communiquer et à brandir son pied de micro en l’air à plusieurs reprises !
La musique de la formation est idéale pour chauffer la salle, avec ses titres très accessibles et rentre-dedans, et on se réjouira du morceau final, le tube Everyone’s in Love With A Chemical God, qui n’est pas sans rappeler un certain ROB ZOMBIE. À ce stade, l’audience commence à montrer son enthousiasme, tandis que le court set touche à sa fin.
Billion Dollar Babies
Le premier groupe se montrait peut-être très dynamique, mais le deuxième, DYNAZTY, semble redoubler d’énergie ! Si nous trouverons à redire concernant les structures et les mélodies trop prévisibles, les Suédois (oui, encore) auront néanmoins le mérite de réveiller définitivement la foule. L’interprète, qui, lui aussi, est très en voix, salue souvent le public en français et n’oublie pas de mentionner le producteur de leur dernier album, « Titanic Mass », qui n’est autre que Mr. Tägtgren lui-même !
Dynazty
Après deux formations relativement proches en style et en attitude, THE VISION BLEAK crée une rupture, comme pour se rapprocher de la tête d’affiche, mais sans pour autant naviguer dans les mêmes eaux. Des colonnes surmontées de corbeaux encadrent la scène tandis que le groupe, dont les visages sont grimés en noir et blanc, entre en scène.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que leur prestation fait rimer intensité avec austérité, justifiant clairement leur appartenance au genre « horror metal ». Là où BILLION DOLLAR BABIES et DYNAZTY misent tout – ou presque, sur l’énergie et la communication avec le public, THE VISION BLEAK, non dénué d’un charisme fascinant, brille par sa sobriété. Le chanteur Allen B. Constanz adresse toutefois des sourires et autres regards pleins de reconnaissance au public qui, semblerait-il, compte de nombreux fans. Le chanteur tend même son micro à quelques spectateurs du premier rang pour annoncer le scandant Kutulu!.
Le tonitruant From Wolf To Peacock, long de sept minutes, ouvre la marche. Difficile à assimiler, surtout en intro, il permet en outre de s’imprégner de la noirceur de leur son. S’ensuivent deux compositions bien plus caractéristiques et accessibles de la formation : Night Of The Living Dead et Carpathia.
THE VISION BLEAK termine sur l’excellent Wolfmoon et l’entêtant By Our Brotherhood With Seth. En règle générale, et malgré de très bons titres, nous espérions un show plus dynamique du binôme allemand et de leurs musiciens, quand bien même leur univers les pousse à maintenir une certaine attitude sévère.
The Vision Bleak
En 2008, PAIN, déjà bien implanté dans la scène metal, se fait connaître d’un public plus large en ouvrant pour NIGHTWISH, à l’occasion de leur tournée européenne (les Marseillais auront d’ailleurs la chance de les voir passer au Dôme), conquérant ainsi des milliers de fans supplémentaires avec leurs prestations explosives. Étant donné la qualité et la diversité indéniables du nouvel album « Coming Home », nous sommes heureux de revoir la formation suédoise par chez nous.
Vêtu d’une camisole de force, Peter Tägtgren entre en scène, suivi des autres membres, sur le pétulant Designed To Piss You Off, qui ouvre également le nouvel album. Sur cette tournée, le lineup se voit remanié du aux obligations de chacun. Ainsi, si Greger Andresson prend définitivement la place de Michael Bohlin à la guitare, Johan Husgafvel (basse) et David Wallin (batterie) sont temporairement remplacés par Andre Skog et un certain Sebastian Tägtgren… Qui n’est autre que le fils de Peter Tägtgren âgé de dix-huit ans ! Le jeune et talentueux musicien, installé derrière son kit transparent, a même droit à son propre solo et une ovation lorsque son père le présente au public.
Pain
PAIN inclut au total sept nouveaux titres dans la setlist : A Wannabe et Black Knight Satellite sont autant (sinon plus) efficaces que sur CD, tandis que Pain In The Ass met les bouchées doubles. Le touchant Coming Home fait son petit effet en live, mais nous aurions pu nous passer du très mélancolique Starseed, surtout lorsqu’il précède le rappel. De la même manière, le lancinant Same Old Song dénote avec le reste.
PAIN ne délaisse pas certaines pièces extrêmement bien ficelées de leur discographie telles que Suicide Machine et End Of The Line, issues de l’album « Rebirth » (1999), le classique It’s Only Them, que l’on retrouve dans l’excellent « Nothing Remains The Same » (2002) ou encore Dirty Woman et The Great Pretender, morceaux cultes de « You Only Live Twice » (2011). A notre grand regret, Eleanor Rigby manque à l’appel !
PAIN accueille également un invité de marque en la « personne » de Joakim Brodén… Ou plutôt, la marionnette à son effigie que les fans ont pu apercevoir dans le clip de Call Me ! En effet, la poupée inspirée du chanteur de SABATON surgit de derrière un panneau décoratif pour interpréter le duo. Il s’agit de LA petite surprise de la soirée.
Hormis quelques écarts (Peter descend de scène en plein milieu d’un morceau pour faire un tour dans la fosse, peu compacte), la prestation est réglée au millimètre près. Le set passe en un rien de temps, tandis qu’un dernier bombardement répondant au doux nom de Shut Your Mouth termine les hostilités.
En somme, un passage marquant et réussi du leader d’HYPOCRISY et de sa troupe, qu’il nous tarde déjà de revoir.
SETLIST
Lux Aeterna (Requiem for a Dream) (de Clint Mansell)
Designed to Piss You Off
Suicide Machine
The Great Pretender
A Wannabe
Zombie Slam
Monkey Business
End of the Line
It’s Only Them
Pain in the Ass
I’m Going In
Coming Home
Black Knight Satellite
Call Me
Starseed
Dirty Woman
RAPPEL
Same Old Song
Shut Your Mouth
Photos : Julien Zannoni