En octobre 2017, PORN avait publié son troisième album « The Ogre inside- Act I », première partie d’une trilogie basée sur l’énigmatique personnage Mr Strangler. Le 22 février 2019, le groupe français de rock indus revient avec « The Darkest of human desires – Act II ». Pour cette nouvelle page musicale, ils se sont acoquinés avec Tom Baker (MARILYN MANSON, ROB ZOMBIE…) et ça paye. Effectivement, bien que n’étant pas un grand fan d’indus, j’ai pourtant de suite été happé par ce qui se dégage du son, à savoir un savant mélange entre les nappes atmosphériques dispensées par le clavier et la guitare qui porte la section rythmique.
Du coup, leur musique met en scène deux choses. D’une part des mélodies porteuses qui enveloppent de suite l’auditeur comme pour Evil Six Evil, Here For Love ou le très lent et ambiant Tonight Forever Bound dont l’air principal est juste… Beau et mélancolique. D’autre part, leur univers musical distille autre chose : de l’émotionnel, mais du plutôt sombre ! Faut dire que dans cet opus, si j’ai bien tout compris, il est question des passages à l’acte de Mr Strangler, son mal interne ayant pris possession de lui. Comme une sorte de Mr Jeckill et Mr hyde qui arrivé à maturité se tourne définitivement vers la violence et la mort !
Alors dans ses cas-là, on s’attend à une musique pulsionnelle. Étrangement, c’est tout le contraire qui se passe surtout en deuxième partie d’album. Les compositions sont jouées sur des tempos « tranquilles », le tout nageant dans des eaux un peu troubles embuées d’une belle mélancolie glacée. La voix du chanteur, surtout quand elle se fait douce, prend des allures de Peter Steele (TYPE O NEGATIVE.). Cerise sur le gâteau, on a le droit tout au long de cet album à des extraits d’entretiens de Sérials Killers célèbres. Du coup pour ceux qui comprennent l’anglais couramment, les textes seront certainement des rehausseurs émotionnels particuliers. Pour les autres, comme moi, qui écoute avant tout la musique et qui a l’habitude de mettre mes propres mots sur le chant, j’ai trouvé que ce qui se dégage de cette galette fait ressortir la notion d’affect.
Il y a plus que de la musique ici, il y a une âme, même si elle n’est pas habitée de saines envies. Dans cette critique positive, il y a peut-être un petit accroc, du moins en ce qui me concerne. Une chose m’a manquée : en fin d’album, ils auraient peut être pu rajouter un titre un peu plus « tonus » histoire d’insuffler un supplément d’énergie , suite à eternally in me, The radiance of all that shines, the last of a million qui sont écrit sur un mode ambiant ; mais ce n’est qu’une remarque personnelle, car dans sa globalité, ce « The Darkest of human desires » est de qualité et force au respect.
TRACKLIST:
10 – Choose your last words
11 – Evil 6 Evil
12 – Here for love
13 – Tonight, forever bound
14 – Remorse for what ?
15 – My rotten realm
16 – Eternally in me
17 – The radiance of all that shines
18 – Abstinent killer
19 – The last of a million