Ces dernières années, les événements menaçant la crédibilité de RHAPSODY OF FIRE (le RHAPSODY mené par Alex Staropoli, pour ceux qui ne suivent pas) se sont succédés. Parmi eux : le départ du chanteur emblématique Fabio Lione en 2016, les nombreux changements de membres depuis 2011, laissant Alex Staropoli comme seul membre original, ou encore la sortie de « Legendary Years » en 2017 qui, pour toute présentation du nouvel interprète Giacomo Voli, osait proposer un réengistrement d’œuvres extraites des cinq premiers albums… Pourtant, le groupe a finalement su démontrer qu’il tenait toujours debout et triomphant sur scène avec « The Eighth Mountain », un nouvel album plutôt convaincant !
Lors de l’unique date française au Flow, cette superbe salle-bateau sur les rives de la Seine avec vue sur le pont Alexandre III, les tubes fonctionnaient toujours, et même au-delà des attentes.
Thornbridge
Pour cette tournée, ils étaient accompagnés de THORNBRIDGE, qui, en plus de démarrer leur show face à une salle encore en train de se remplir, ont fait les frais de nombreux problèmes techniques. Suite à quoi, ils ne sont pas parvenus à combler les blancs ou à réellement engager la foule à leur cause… Leurs titres ont néanmoins représenté une bonne ouverture à cette soirée placée sous le signe du power metal, et la foule réagissait au moindre stimulus. Jörg Naneder, au chant, n’a pas omis de s’excuser à la fin du set, mais clairement, la foule assez enjouée ne semblait pas lui en tenir rigueur.
Israel Ramos d’Avalanch
En deuxième position sur l’affiche, AVALANCH a démontré un professionnalisme et une énergie indéniables, alors soutenus par la présence de nul autre que Mike Terrana à la batterie ! Quelle surprise de revoir le phénoménal Finlandais, l’un des rares batteurs à attirer tous les regards avec son look reconnaissable entre mille, sa force de frappe et son enthousiasme débordant. Il était d’autant plus inattendu de le retrouver au sein d’une formation espagnole.
Des mouvements de foule encouragés par le chanteur Israel Ramos, au jeu de scène très Mercuriesque, ont reflété le panache du set, qui s’est terminé sur deux titres dans la langue de Cervantès. Cette fois, le public était chauffé à blanc !
Roberto de Micheli de Rhapsody of Fire
Place à RHAPSODY OF FIRE, dont le nouvel album était sorti une semaine auparavant. Et ce dernier a été fièrement représenté en live, avec pas moins de sept chansons jouées, et dont la plupart ne dénotaient pas avec le répertoire plus ancien tant elles reprennent ses codes (contretemps de power metal, solos de guitar hero, mélodies lumineuses qui encouragent à défendre son pays à dos de dragon…). Ce fut le cas pour The Legend Goes On, Rain Of Fury et Master Of Peace.
« La raison pour laquelle nous en jouons autant, c’est que nous avons vraiment foi en ces nouveaux morceaux ! « , a alors précisé Giacomo Voli.
Chapeau bas, au passage, à cette nouvelle recrue, qui combine charisme scénique naturel et spontanéité (dû, probablement, à sa notoriété encore récente), sans compter son humour et sa complicité avec chaque membre, mais aussi avec des spectateurs, qu’il a interrogés à plusieurs reprises et à qui il aimait tendre son micro. Ses rires face aux acclamations et aux réactions du public, à quoi il répondait des « Merci ! » remplis de gratitude, étaient innombrables et ont réellement illuminé la performance. Staropoli peut donc se féliciter d’avoir trouvé sa perle rare, que ce soit vocalement ou humainement.
Les anciens tubes étaient en outre interprétés avec force et passion, tandis que les aigus ne présentaient aucune difficulté pour le chanteur. Nous nous sommes réjouis d’entendre Dargor, Shadowlord Of The Black Mountain, The March Of The Swordmaster suivi du victorieux Dawn Of Victory, mais aussi Holy Thunderforce, qui n’a pas manqué d’agiter la fosse avant le rappel, ou encore Land Of Immortals, que les fans ont scandé à l’unisson.
Giacomo Voli et Alessandro Sala de Rhapsody of Fire
En ce qui concerne les autres nouveautés, on a surtout été marqués par le très nuancé mais néanmoins convaincant The Courage To Forgive et l’excellent March Against The Tyrant, une des pièces-maîtresses du nouvel album, riche en mélodies à la flûte et en guitare acoustique old school, contenant de nombreux schémas rythmiques et quelques chœurs bien dosés, et où la performance poignante et variée de Giacomo brillait une fois de plus.
A mi-parcours, Giacomo nous a annoncé avoir une petite surprise pour nous… Qui n’était autre que le titre The Wind, The Rain And The Moon dans sa version française ! Les Italiens avaient déjà offert ce genre de petite attention à ses fans français (on se rappelle bien Son Of Pain, en 2006). Pour Warrior Heart, second passage calme, Giacomo a demandé aux spectateurs de brandir le flash de leur smartphone « afin de créer une atmosphère« . Bien entendu, les trois quarts de la salle ont obtempéré !
Nous avons également eu droit à l’explosif Reign Of Terror, où l’interprète a prouvé que les pig squeals n’avaient aucun secret pour lui, ainsi que Into The Legend et Distant Sky, extraites du dernier album avec Fabio au chant. Dommage que « Symphony Of Enchanted Lands II » (2004) et « Triumph Or Agony » (2006) aient été complètement éludés, car ils contiennent pour leur part des titres exceptionnels qu’on aurait aimé savourer en live.
La cultissime Emerald Sword a fermé la marche, après un set bien dense et satisfaisant. Cette note très positive a été quelque peu ternie par une outro plus sombre qui termine le concert de manière étrange…
Heureusement, le groupe est vite revenu sur scène au complet, alors que Giacomo s’est empressé d’honorer chaque membre un à un. Il finit par un mot plein de gratitude au sujet de Staropoli, « l’homme responsable de tout ce qui se passera dans RHAPSODY OF FIRE pour les années à venir« .
Après la prestation de RHAPSODY REUNION, l’année passée, ou encore celle de LUCA TURILLI’S RHAPSODY en 2016, qui proposaient toutes deux des compos’ absolument engageantes avec les exceptionnels Fabio Lione et Alessandro Conti, on se plait à rêver que tout ce beau monde unisse un jour leurs forces une bonne fois pour toutes. En outre, si l’on en croit les faux adieux de Turilli l’année passée (puisque lui et Fabio Lione ont créé cette année un énième RHAPSODY ensemble avec Dominique Leurquin, Patrice Guers et Alex Holzwarth…), on peut tout, absolument tout attendre des Italiens !
SETLIST
In Principio (intro)
Distant Sky
The Legend Goes On
Dargor, Shadowlord Of The Black Mountain
The Courage To Forgive
March Against The Tyrant
Into The Legend
The March Of The Swordmaster
Dawn Of Victory
The Wind, The Rain And The Moon (version française)
Rain Of Fury
Warrior Heart
Holy Thunderforce
RAPPEL
Reign Of Terror
Flames Of Revenge
Master Of Peace
Land Of Immortals
Emerald Sword
Custode Di Pace (outro)
Photos : Milyclic