On commence rarement la chronique d’un disque avec un dictionnaire. C’est pourtant bien ce qui m’est arrivé en découvrant ce Teratology.
Direction donc les pages de la lettre « T » pour y apprendre que la tératologie est « la science qui traite des anomalies et des malformations liées à une perturbation du développement embryonnaire ou fœtal ». En bref, l’étude des monstres au sens médical du terme.
Si ce point culture vous est offert par Metal France, c’est parce que ce titre, et tout l’imaginaire qui va avec, aura son importance dans l’appréhension de la musique des lorrains de SPHAERA.
Sur des bases technical death à la OBSCURA, le groupe développe un univers beaucoup plus fouillé et varié qui l’éloigne assez fortement des canons du genre. Le titre de cet EP ne vient pas de nulle part : nous sommes plongés dès les premières notes dans un univers de cabaret malsain, grand-guignol et death venant s’opposer frontalement.
Chez beaucoup de groupe, « barré » est compris comme une licence d’écriture incohérente autorisant à peu près tout et n’importe quoi… souvent au détriment de la musique.
Pas de ça chez SPHAERA.
Oui, leur musique est un peu barrée. Mais jamais le groupe ne perd en cohérence.
Ce dernier point semble d’ailleurs être le maître mot de la formation messine, notamment grâce à un véritable savoir-faire dans l’écriture mélodique.
Ce sens de la mélodie fait indéniablement partie de leur ADN tant chaque note de guitare lead ou rythmique, chaque chœur, chaque envolée de la section rythmique font montre d’une grande musicalité.
Ainsi, quel que soit le territoire dans lequel le groupe nous emmène, ce fil conducteur mélodique structure le propos. Fort heureusement car en seulement trois titres, Teratology vous fera voir du pays. Death technique et rapide sur « Proteus », metal lourd et pesant avec « Freaktion », riff syncopés lorgnant allègrement vers le prog sur « The Fallen », le propos est varié.
Les point d’ancrage sont certes nombreux pour ne pas se perdre, il est cependant indéniable qu’une importante partie du boulot est effectuée par le chanteur Vled Tapas. Veritable caméléon, sont growl rocailleux dévastateur n’a rien à envier à son chant clair limpide et puissant rappelant Tobias Forge de GHOST (le côté nasillard énervant en moins). Sa prestation variée est l’un des gros points forts du groupe.
Que dire de plus si ce n’est que l’on aimerait en entendre plus ! Faisant déjà preuve d’une qualité d’écriture et d’un niveau technique au dessus de la moyenne, c’est surtout par leur identité déjà très prononcée pour groupe en construction que SPHAERA impressionne.
J’attends désormais de pied ferme un LP pour transformer l’essai.
TRACKLIST :
1. Proteus
2. Freaktion
3. The Fallen