4.5/5
Qui aurait cru, suite au passage inoubliable d’AVATAR au Download Festival l’été dernier, que le groupe sortirait un album live de ce concert, parmi tant d’autres ? Notre rédaction ne peut que se réjouir de ce choix, dans la mesure où leur passage nous avait laissé un souvenir impérissable, et avait même terminé dans un de nos Top concerts 2018 ! « The King Live In Paris », en plus de satisfaire les fans plus que de raison, devrait séduire ceux qui souhaiteraient enfin se plonger dans l’univers de la formation !
Avatar Country – Avatar
C’est tout naturellement que l’album ouvre sur un message en français demandant au public de se taire (technique imparable pour rendre l’audience assourdissante, bien entendu !), et annoncer l’arrivée du Roi sur A Statue Of The King.
Si les morceaux extraits d’ « Avatar Country » (2018) n’ont pas convaincu tout le monde, ils gagnent nettement en intérêt en live. Plus tard, The King Welcomes You, introduit par des chants d’enfants volontairement mielleux, confirmera cette impression.
Après une interlude digne d’une cérémonie royale officielle, une folie rare transparaît sur l’excellent Let It Burn, et on n’a nullement besoin de l’image pour s’en rendre compte… Bien entendu, le concert aurait largement mérité d’être immortalisé au moyen d’un DVD / Bluray, ne serait-ce que pour profiter des décors, des costumes, de la pyrotechnie, ou tout simplement du talent scénique du groupe, qui ne déçoit jamais.
Le fantastique orateur et showman qu’est Johannes Eckerström, fascinant dans son rôle de clown horrifique, s’adresse parfois en français à son audience : sa maîtrise de notre belle langue se manifeste tantôt d’un « sacrebleu ! » distingué, tantôt d’un « Allez, faites du bordel ! », moins élégant, mais efficace.
Les spectateurs, quant à eux, sont comme absorbés dans cette réalité parallèle où ces énergumènes nous gouverneraient à grands renforts de guitares affolées (qui, soit dit en passant, ressortent très bien sur le live), de mélodies accrocheuses et de cris déchirants. Les « citoyens » scandent ainsi les paroles, ce qui s’entend clairement sur l’épique Bloody Angel, ou encore sur le frénétique For The Swarm. Tower offre une courte accalmie, permettant d’apprécier le chant grave et narrateur de Johannes. Le silence que le morceau entraîne est presque religieux, même si le public sera sollicité pour le terminer a capella !
Johannes Eckerström d’Avatar, sur scène lors du Download en 2018 (Photo : Béranger Bazin)
On continue de s’esquinter la voix sur l’hymne qu’est The Eagle Has Landed, suite à quoi, Johannes s’amuse à faire crier l’audience de différentes manières. La complicité qu’il parvient à entretenir avec son public est sans pareille, et ce ne sont pas les messages poignants et criants de sincérité avant les cultissimes Smells Like A Freakshow et Hail The Apocalypse qui démentiront ce fait : en plus de se montrer plein de gratitude envers les fans français, et après nous avoir bien signifié que le groupe, du haut de sa scène, n’est « en aucun cas supérieur à [nous]« , le chanteur met un point d’honneur à encourager l’unicité et l’altérité, n’en déplaise à ceux qui exècrent la différence (comprendre : les metalleux). Par la suite, son monologue plein de vigueur rythmé par les « I’m not afraid » donnerait presque envie de prendre les armes et l’élire Président !
« The King Live In Paris » termine sur une mélodie très « freakshow », tandis que Johannes nous salue en français et mentionne que MESHUGGAH joue le soir même.
En définitive, il sera impossible pour l’auditeur de ne pas être emporté à 110% par l’écoute de ce live immersif. Fait non négligeable : il compte parmi ses nombreuses qualités le fait de présenter une setlist proche de la perfection, ce qui n’est pas forcément le cas pour tous les groupes.
AVATAR, si tu nous entends : c’est un réel honneur pour nous que d’avoir été immortalisés sur ton son !