Le quatrième opus de DELAIN nous promettait bien des choses : des morceaux plus rentre-dedans, un aspect symphonique revisité et des guests prestigieux faisaient notamment partie des ingrédients que le groupe n’a cessé de promouvoir. Et nous sommes heureux de constater dès la première écoute qu’avec le successeur de « We Are The Others » (2012), la formation a tenu la majorité de ses promesses. Avec « The Human Contradiction », DELAIN tente d’enrichir la recette à laquelle nous avons été habitués depuis « April Rain » (2009) ; le groupe démontre une meilleure recherche musicale et des inspirations plus approfondies.
L’album ouvre sur la voix douce de Charlotte Wessels, alors que des chœurs « burtoniens » et quelques notes de piano l’accompagnent tout en légèreté. Toutefois, ce sont bien les riffs et les différentes mélodies développés sur un tempo lent qui font sans conteste de Here Come The Vultures l’un des moments forts de l’album. Une ambiance imprenable qui risque de surprendre l’auditeur.
Malgré ce titre inattendu placé en tête, DELAIN ne manque pas de nous proposer des sonorités plus familières ; le refrain très entraînant de Stardust rappellera donc aux fans le single We Are The Others, tandis que les riffs et les chœurs angéliques nous ramènent soudain au premier album, « Lucidity » (2006). D’ailleurs,Tell Me, Mechanist aurait presque pu apparaître dans ce dernier, avec ses riffs clairement mis en avant, son atmosphère sombre dépeinte par des chœurs et des claviers discrets, mais surtout la présence de George Oosthoek, dont les grunts féroces produisent comme toujours l’effet escompté. Dans la lignée du morceau qui le précède, My Masquerade fera tout autant danser que headbanguer, et on déplore son manque d’originalité ainsi que sa fin en queue de poisson.
« The Human Contradiction » compte la présence de Marco Hietala, invité récurrent du groupe, tout d’abord sur Your Body Is A Battleground, qui commence sur des chapeaux de roue pour finalement proposer un refrain bien trop rébarbatif. Le chanteur pose également sa voix sur Sing To Me, composition efficace – quoiqu’un tantinet répétitif (une fois encore), dont les belles parties symphoniques rappelleront les derniers albums de NIGHTWISH.
Army of Dolls offre un intéressant contraste entre pop et riffs lourds. On remarquera aussi que Charlotte s’efforce d’offrir davantage de puissance qu’à l’accoutumée. Loin de s’apparenter à une berceuse, Lullaby offre à nouveau des riffs lourds qui s’accordent avec la voix pourtant simple et posée de Charlotte et la mélodie enjôleuse.
Avec Tragedy Of The Commons, probablement le titre le plus contrasté de l’album avec Army of Dolls, Delain fait un ultime rappel aux années « Lucidity » et présente un digne successeur de Pristine ; si le début évoque l’inintéressant Are You Done With Me, issu de l’album précédent, on se rassure dès le refrain où des chœurs épiques portent élégamment la voix céleste de Charlotte. Le pont, au contraire, accueille les grunts agressifs d’Alissa White-Gluz, tandis que sa voix claire n’est utilisée qu’en second plan sur le refrain.
« The Human Contradiction » est sans conteste un album aussi énergique qu’agréable à écouter. Le groupe fait ici un meilleur travail que sur « We Are The Others » et prouve qu’il est capable de mélanger habilement tous les styles et éléments qui ont construit leur discographie. Reste à exploiter davantage les invités et à s’abstenir de quelques fins bâclées et autres répétitions agaçantes sur les refrains, véritable fléau des groupes tels que WITHIN TEMPTATION. Mais l’effort est bien là, c’est indéniable.