Double chronique pour ce nouvel album des légendes de DIAMOND HEAD. Les avis détaillés de Baptiste et Olivier, c’est juste en dessous !
BAPTISTE : 4,5/5
Comme beaucoup de gens de ma génération, j’ai découvert DIAMOND HEAD via METALLICA. Les reprises de Garage Inc. m’ont initiées, comme pas mal d’autres jeunes metalleux en construction, à des groupes dont j’ignorais jusqu’à l’existence : MERCYFUL FATE, BLUE ÖYSTER CLUB, BUDGIE… et donc DIAMOND HEAD.
« It’s Electric » était un tel tube repris par les Four Hoursemen que je me devais d’aller jeter une oreille sur la discographie du groupe à l’origine du morceau.
Grand bien m’en a pris. En bonne légende du heavy metal anglo-saxon, ils ont sorti quelques albums excellents dans les années 80.
J’ai pourtant été assez largué par ce que le groupe a pu produire par la suite. Entre changement de style et de line-up, ils se sont un peu perdu en chemin et je dois bien reconnaître n’avoir rien écouté d’eux depuis All Will Be Revealed, très mauvais et sorti il y a 14 ans tout de même.
On peut donc dire, sans trop exagérer, que je n’attendais rien, mais alors strictement rien de la part de DIAMOND HEAD !
Et comme un bon coup dans les valseuses, c’est quand on s’y attend le moins que le choc est le plus violent.
A ma grande surprise, The Coffin Train est une petite bombe de heavy-speed metal. Dynamique, entraînant, bien construit et surtout incroyablement frais pour un groupe avec autant de bouteille, on tient peut-être bien là un des albums de l’année dans le style.
A quoi tient une telle réussite ? Deux facteurs principaux :
- L’album collectionne les riffs incroyables comme Dupont-Aignan les échecs politiques
- Rasmus Bom Andersen est un chanteur prodigieux
Dès le premier titre on sent que la formation britannique est redevenue une vrai usine à riffs. L’opener « The Belly Of The Beast », aux relents de MOTÖRHEAD et JUDAS PRIEST, est une petite bombe qui enchaîne les plans de guitare imparables.
La suite confirme assez vite : « The Messenger » est groovy à mort et nous gratifie d’un solo simple mais au feeling certain, le tout posé sur une basse ronflante et galopante du plus bel effet.
Guitare au top, section rythmique en béton, ne manquait plus qu’un vocaliste de qualité.
Dire que Rasmus Bom Andersen est un « bon chanteur » serait comme dire que la finale de la coupe du monde était un « bon moment » : on en ferait clairement pas assez. Le chanteur danois fait parti de ces gens nés pour le heavy metal. Sa voix chaude, au grain incroyable, aussi à l’aise dans les aiguës que les graves, est une chance incroyable pour un groupe du style. Il nous gratifie tout au long de l’album de refrains entêtant et de mélodies à pleurer, à tel point que je suis surpris de n’avoir jamais entendu parler de ce mec.
En 2 titres, on est donc déjà conquis par ce DIAMOND HEAD version 2019 qui semble avoir retrouvé une seconde jeunesse. Et le groupe a encore quelques surprises en réserve..
Si l’album démarre sur les chapeaux de roues avec 2 titres très speed dans l’esprit, confirmé par d’autres brulôts dans la même veine (l’excellent « Death By Design »par exemple), une bonne partie de l’album se fait plus posée, plus prog, plus ambitieuse. « The Coffin Train », « Until We Burn » et, surtout, le magnifique et symphonique « The Sleeper » proposent une facette différente,plus moderne du groupe et avec, toujours, un niveau de composition assez délirant.
Franchement j’ai beau chercher, je ne vois pas quoi reprocher à The Coffin Train. Quand l’un des représentants les plus talentueux et expérimentés du heavy metal s’offre une seconde jeunesse avec un chanteur de génie, on ne peut que s’incliner et profiter de ce très bon moment musical.
Attention aux jeunes loups, les vieux briscards en ont encore sous le pied et le font savoir de la meilleure des manières !
OLIVIER : 3,5/5
DIAMOND HEAD, peut être que pour certains, ce groupe ne leur dira rien, alors voilà ce qu’en dit Wikipedia, je cite : « Un groupe de heavy metal britannique, originaire de Stourbridge, en Angleterre. Le groupe est connu pour avoir beaucoup influencé MEGADETH, METALLICA à leurs débuts, notamment avec les chansons : Am I Evil, Helpless, It’s Electric, The Prince et Sucking My Love que METALLICA reprend durant cette période. Ces cinq chansons figurent sur le premier album « Lightning to the Nations », sorti en 1980 .
Après ce combo issu de la vague NWOBHM splitta en 1993 puis se reforma en 2005 pour pondre des albums plutôt dommageables, à part l’avant-dernier nommé « Diamond Head » qui fut une petite surprise. Nanti d’un nouveau chanteur, Rasmus Bom Andersen, qui rappelle, dans sa texture vocal, Sean Harris, le pousseur de gosier symbolique du groupe. ils ont sorti le 24 mai, un nouveau méfait, « The Coffin Train » qui lui aussi est plutôt pas mal.
Effectivement, j’avais peur d’entendre un groupe vieilli, un peu has been, mais en fait les guitares ont un son relativement brut, le chanteur possède un vrai coffre, les solos sont de première main. Quant aux compositions, Belly of the Beast , qui ouvre le bal est bien enlevé et accrocheur, The Messenger , avec son passage un peu rock/blues emporte la mise et The Coffin Train avec son couplet léger et son refrain un peu sombre, du moins « strange » est bien ficelé.
Et ce n’est pas tout. Des titres comme Shades of Black ou The Sleeper sont mélodieux, plutôt envoûtants, voire majestueux ; ils commencent sur des tempos modérés puis s’envolent en accélérations sur des solos bien sentis. Il a du muscle sur The Phoenix et Serrated Love est un heavy au refrain brillant. Quant à Until We Burn, qui clos cet album, il est axé sur une belle mélodie un tantinet lyrique. Bref, du bon boulot qui respecte les codes du traditionnel et qui annonce vraiment une nouvelle vie pour ce groupe.
TRACKLIST:
01. Belly Of The Beast
02. The Messenger
03. The Coffin Train
04. Shades Of Black
05. The Sleeper (Prelude)
06. The Sleeper
07. Death By Design
08. Serrated Love
09. The Phoenix
11. Until We Burn