Depuis de nombreuses années maintenant, le Hellfest s’étend au magasin Leclerc avec deux scènes installées sur le parking pour ce qui s’appelle désormais “Le Off by Leclerc Clisson”. Retour sur cet événement avec Marc-Antoine Etourneau, directeur du Leclerc, et Alexandre Saba du label M&O Music et programmateur du Off !
Pour commencer, est-ce que vous pouvez revenir sur la création de l’événement au Leclerc ?
Marc-Antoine Etourneau – Alors, ça fait petite histoire d’ancien, mais l’idée est venue un soir, autour d’un verre, au club des supporters. On s’est dit : « Et si on faisait un concert sur le parking ? Les festivaliers sont là, ils attendent… Est-ce qu’on ne peut pas les faire patienter et leur faire passer un bon moment avant qu’ils aillent sur le festival ? ». L’idée est née comme ça !
Il y a Thierry des live sessions qui est venu avec sa petite charrette, et on a fait une scène ouverte. A partir de la deuxième année, on a monté un camion avec le « Hell Truck », puis on eu la scène « Hell Sessions ». Ensuite, M&O est arrivé, et ça a pris l’ampleur qu’on connait aujourd’hui, avec la septième édition. On est presque un pré-festival avant le Hellfest !
Marc-Antoine, le metal est-il un style que tu écoutais déjà ?
MAE – Non, alors ça fait rire tout le monde quand je dis ça mais j’étais plus punk/rock quand j’étais plus jeune ! Je suis plus « Warzone »… Je connaissais les grands classiques, mais j’ai découvert le metal en arrivant à Clisson en 2008, et j’ai appris à apprécier. Il y a quelques groupes et quelques morceaux que j’aime bien.
Pour revenir sur le Off, comment est né la rencontre avec M&O ?
Alexandre Saba – Une connaissance commune qui m’a mis sur l’event. Je m’occupe de la programmation et des stands. Et Marc disait que c’était comme un pré-festival, mais pour moi, c’est un festival dans le festival. Enfin, ça le devient depuis maintenant deux ans !
MAE – On a deux belles scènes où les groupes jouent chacun leur tour…
AS – Et c’est super intéressant. Ce qui est bien c’est que l’image du “Off by Leclerc Clisson” devient de plus en plus importante. Maintenant, on reçoit pas mal de groupes qui veulent jouer au Off. Cette édition est devenue officiellement le Off du Hellfest, et c’est une belle évolution depuis toutes ces années.
Et ça peut servir de lancement pour les groupes !
MAE – Oui, il y a quelques groupes qui ont joué sur le Off et qui sont venus jouer au Hellfest l’année suivante ou quelques années plus tard.
Pour cette année, est-ce que le Knotfest le jeudi n’a pas trop empiété sur le Off ?
MAE – Pas trop, parce que ça nous a fait une très grosse journée le mercredi. Plus grosse que d’habitude d’ailleurs, avec pas mal de belles surprises et des gens très contents. Et puis le jeudi, effectivement, il y a peut-être eu un moment de départ de quelques festivaliers pour le Knotfest, mais on a eu la chance d’avoir Manard (ULTRA VOMIT) qui était avec nous à 17 h sur scène et qui a fait une belle prestation. Il est resté plus longtemps que prévu, mais ça a fait plaisir à tout le monde. Les festivaliers étaient contents, et puis tout le monde n’était pas au Knotfest.
Les invités, c’était une première, cette année ?
AS – L’année dernière déjà, il y avait Norbert Krief de TRUST, le jeudi. Et cette année, il y a eu Gaëtan de The Voice Kids qui a joué en début d’après-midi, le jeudi. Et pour cette édition, on a eu Manard d’ULTRA VOMIT et, ce matin, Stéphane Buriez de LOUDBLAST, qui a joué avec AKIAVEL.
Une expérience à renouveler pour les prochaines éditions ?
MAE – On espère oui, et puis en plus que ce soit Stéphane Buriez ou Manard, ils étaient super contents d’avoir participé à ça. Ils ont passé des bons moments !
AS – Et Manard a passé pratiquement 100% de sa journée avec nous. Il est arrivé beaucoup plus tôt, et il n’est pas parti tout de suite, donc je pense qu’il a pris du plaisir à être là.
Comment voyez-vous l’événement pour l’avenir ? De nouvelles idées ?
MAE – On ne fera pas un warm-up, mais peut-être qu’on fera un tremplin pour venir jouer sur le Off…
AS – Oui, il peut y avoir plein d’idées qui peuvent être déclinées par rapport à ça.
J’ai vu que le Leclerc se mettait aux couleurs du Hellfest…
MAE – Oui, tout le Leclerc est pratiquement entièrement théâtralisé aux couleurs du Off et du Hellfest ! On a fait ça en partenariat avec Yoann et Ben qui valident tout, et Alex, de la com. On a mis un peu plus le paquet cette année parce qu’ils nous poussent dans nos retranchements en nous disant « Bah allez-y, mettez ça aussi en plus, il ne faut pas hésiter ! ». Un peu comme ce qu’ils font ici.
Donc le magasin est mis aux couleurs du festival, et puis toutes les animations sont sur le parking, ce qui nous prend un bon tiers de l’espace. On a les deux scènes toujours en alternance avec la Hell Sessions et la Hell Truck, et une ou deux minutes entre chaque donc ça enchaîne bien.
AS – Et je tiens à dire que cette année, le Leclerc a fait un gros pas en avant dans la déco mais aussi la logistique, par rapport à l’année dernière. Il y a une déco qui été mise en place avec une cohérence entre le magasin et l’extérieur, une charte graphique, en fait, qui a été respectée partout.
MAE – Oui, on a fait un seul et même morceau sans départager les espaces.
J’imagine qu’il y a aussi la gestion des clients habituels à prendre en compte ?
MAE – Oui, c’est un petit peu plus compliqué… Ils viennent toujours au magasin, mais moins nombreux. Pas forcément parce qu’on ne peut pas les accueillir, dans la mesure où on leur réserve une petite partie du parking. On a toujours les images d’un magasin inaccessible ou de difficulté de circulation alors que quand le festival est lancé, on circule très bien dans Clisson, même si c’est vrai que le mercredi et le jeudi, c’était un peu plus compliqué. Aujourd’hui ou demain on circulera bien, hormis peut-être le matin où il y a un peu plus de festivaliers. Mais l’après-midi, le magasin est presque vide, donc le client habituel peut venir, il n’y a pas de souci.
Et par rapport à l’image du groupe Leclerc, est-ce que ça ne pose pas de problème particulier ?
MAE – Pas du tout. C’est vrai que ce n’est pas notre métier de base, mais on est aussi dans le culturel, et là ça reste dans le culturel côté musical. En plus, on est tous indépendants les uns des autres, donc ça nous permet de faire de belles choses.
Pour finir, quelque chose à ajouter ?
AS – Rendez-vous l’année prochaine pour, j’espère, de bonnes surprises !