Comme leur staff nous l’a expliqué en amont, cette troisième édition est charnière pour le LIONS METAL FESTIVAL, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le festival se donne les moyens de ses ambitions ! Le tout est très bien organisé : on retrouve vraiment l’ambiance festival, malgré le fait qu’il se déroule en intérieur. Je ne vais pas vous mentir, l’affiche me plaisait énormément, mais le côté « Salles des fêtes » m’effrayait. Ce n’est qu’en arrivant sur place que j’ai été rassuré : camping, barbecue, et bonne humeur seront de la partie.
La salle du Trait d’Union, prêtée par la mairie de Montagny, se compose de deux salles et un gymnase : dans la première, on retrouve le merch’ officiel des groupes ainsi que deux boutiques, et dans l’autre, la salle de concert qui est plongée dans le noir à l’aide de papier occultant. Si le festival avait été « outdoor », la chaleur à l’extérieur (30°C au milieu de l’après-midi) aurait rebuté les gens, et on aurait peut-être eu un public moins réceptif. L’autre gros avantage de l’ « indoor » est de permettre un light-show dès le premier concert à 14 h. Le gymnase accueillera quant à lui les loges, le matériel…
Destinity
Une seule scène avec un changement de set d’une demi-heure environ permettra de prendre le temps de savourer une bière (et, oui, on a les chiffres : 1000 L de bière ont été vendus !), de discuter à l’extérieur, à l’ombre des arbres, ou alors tout simplement de s’offrir une petite sieste.
A l’exception de VADER, tout a joué dans les temps. La technique est bonne, et malgré un son très fort sur ARKONA et quelques autres menus détails, les ingénieurs son de la salle on fait un super taff pour permettre a tous les groupes de jouer dans des conditions optimales.
Je n’étais pas présent lors de la seconde édition, mais de tous les dires, le festival a bien évolué en un an. Le plus visible est sur l’affiche, bien plus fouillée que l’année dernière, et ça paye : aujourd’hui, c’est complet.
Voice of Ruin
MONOLYTH a la lourde tâche d’ouvrir le festival. Le public arrive petit à petit : les riffs que l’on entend de l’extérieur feront rentrer les gens progressivement, et il faut dire qu’ils sont accrocheurs. Aussi, la formation n’est pas passée dans la région depuis une année, et beaucoup de gens ont l’air de découvrir. Forts de leur dernier album « A Bitter End / A Brave New World », les riffs sont agressifs, et le public est conquis, même si timide.
Originaire de Lyon, BUY JUPITER ont joué leur metal moderne devant une salle bien remplie : breakdowns, lumières, chanteur au milieu du pit… Tout est là pour galvaniser les foules. Le groupe a récemment sorti son nouvel EP « Eclipse » et en a donc profité pour agrémenter sa setlist de nouveaux titres. Formés en 2015, il y a fort à parier que nous les reverrons sur la scène nationale d’ici quelques années.
Les Suisses de VOICE OF RUIN offriront une prestation qui m’a bien plus convaincu que leur dernier concert dans la région (c’était au SYLAK 2018). Les images du concert sont parlantes : après 9 mois d’absence, VOR s’amuse sur scène et a aussi pris les devants en présentant des nouveaux morceaux de leur prochain EP, à venir au mois de septembre.
La chaleur qui commençait à monter dans la salle n’était pas dérangeante, jusqu’à ce point… ULTRA VIOLENCE ont délivré un set explosif ! Pour le seul groupe de thrash de la journée, on peut dire que le public était prêt pour jouer des coudes. Avec une touche mélodique, le groupe saura parler aux gens qui se sentent moins concernés par la simplicité du thrash : c’est efficace, c’est tranchant, bref, je passe un très bon moment.
L’O.V.N.I de la soirée ? Du HEAVY ?! Oui, du HEAVY. Les Français de LONEWOLF ont réussi à captiver le public avec quelques riffs accrocheurs. Je ne peux hélas pas rester tout le set, je dois préparer quelques interviews et les donner avant que DESTINITY ne commence…
Pour le fameux « Reunion show » tant attendu, Mike, l’organisateur du festival et chanteur de DESTINITY est monté sur les planches, comme pour tester toute son installation. Retour brutal en 2012, quand ils jouaient en tête d’affiche du SYLAK OPEN AIR. Je reconnais certains titres, le public aussi, et ça se voit : ça chante dans le pit, ça hurle, tout le monde réagit aux riffs… Le concert est d’ailleurs enregistré pour un éventuel CD Live/ Affaire à suivre !
Le pic de la journée arrive ! Certaines personnes du public redoutaient le concert, car, je cite « BENIGHTED, on sait que ça va être n’importe quoi dans le pit ». Le groupe qui mit à mal la crash barrière du SYLAK 2018, va monter sur scène pour jouer un set de près d’une heure. Selon la sécurité, c’est le moment ou il y avait le plus de personnes devant la scène. Malheureusement, le son fait un peu bouillie, et ceux qui découvraient BENIGHTED ce jour n’apprécient pas forcément toute la profondeur et la rigueur que demande le groupe à ses musiciens. En sautant partout, Julien cache un peu les autres, même si on remarque le formidable travail de Kevin Paradis derrière les futs, qui lâche une prestation sans fausses notes. La chaleur atteint son apogée pendant que les circle pits et autres joyeusetés vont bon train dans le public !
Le light-show d’ARKONA est moins convainquant que lors de leur tournée avec KORPIKLAANI en février 2018, même si le show reste le même : la moitié est réservée a « Khram », l’autre aux classiques « Goi, Rode, Goi », ‘Yarilo » et « Stenka na Stenku ». Masha est hypnotisante sur scène, et toute la lumière est braquée sur elle, ou tout du moins sur la première partie, où son costume traditionnel et son tambour accompagneront le groupe. Je ne sais honnêtement pas si c’est dû à l’accumulation de concerts et la fatigue, mais j’ai trouvé le son extrêmement fort sur le set. Heureusement qu’il restait des bouchons au bar ! La seconde partie du set mettra les autres musiciens sur le devant de la scène, où ils reforment une unité : l’illusion est parfaite, on a l’impression derrière le côté pro de voir des copains s’amuser sur scène. On passe un très bon moment.
En ce qui concerne VADER… Dirions-nous qu’il s’agit du groupe de trop ? Assurément pas pour les fans. Le son était correct, malgré un bruit blanc permanent. Seul retard de la soirée, donc je ne sais pas s’ils ont joué leur setlist au complet : le groupe a démarré avec 30 minutes de retard, pour finir quelques minutes plus tard que prévu… Si notre photographe regrette la perte d’extravagance des années 80′, avec la lumière blanche permanente et le manque d’énergie sur scène, j’ai trouvé pour ma part le concert satisfaisant : je ne demandais rien d’autre à VADER qu’une frappe chirurgicale pour finir cette journée en beauté. Le public part petit à petit, le camping se remplit, puis le festival se termine.
Destinity
Au-delà de tout ça, le LIONS METAL FEST reste un festival à taille humaine qui réunit en une journée quelques 600 personnes en tout et pour tout.
Bravo à toute l’équipe, aux bénévoles, aux groupes, et au public pour avoir fait de cet événement un rendez-vous qui, je l’espère, deviendra incontournable. Il y aura certes d’autres défis à relever pour les prochaines éditions… Dans tous les cas, on se dit : A l’année prochaine !
Photos : Julien Zannoni