NOTE : 4/5
LOFOFORA est de retour… Et la Bête a faim ! Est-ce parce que cette année, ils fêtent leur trentième anniversaire, je ne sais pas, mais en tous les cas c’est un bon cru, comme si le fait d’avoir enregistré un album acoustique (Simple appareil paru en 2018) avait boosté leur envie de retrouver la fée électricité ! Effectivement ce dixième album nommé » Vanités » est drivé par une sacrée pêche et on a l’impression, sur certains titres, de revenir à l’époque de » le fond et la forme » ou » les choses qui nous dérangent « .
Et pas que cela. Mais avant d’aller plus avant, précisons un détail qui a de l’importance : le mix y est pour quelque chose, car non seulement le son est « impact » mais en plus chaque instrument se dessine bien à l’oreille, à commencer par la basse de Phil qui ronronne comme un félin. Parlons aussi de la cover qui représente une vanité en peinture, à savoir, je cite : « Un genre pictural, appliqué aux natures mortes, évoquant différents éléments symbolisant la vie, la nature, l’activité et la mort. Ces tableaux ont généralement une grande valeur symbolique et philosophique ».
Allez ceci étant dit, lançons nous dans la critique. D’emblée Bonne guerre déboule toutes voiles dehors, énervé, hargneux avec la guitare de Daniel qui envoie des riffs magiques. Bon là, arrêt sur image ! Que ce soit Daniel, Phil ou Vincent… Ils se la jouent grave, entendez par là qu’ils sont au top. Renfermons la parenthèse. L’exemple, avec son intro de basse qui rappelle un peu celle d’Holidays in France, est tout en retenu avec une tension prête à vous exploser en pleine face. S’ensuit une kyrielle d’autres bons titres : Les fauves qui aurait pu figurer sur l’album » Le Fond et la forme « , Le refus, titre énervé sur lit de tempo punk avec une fin lumineuse, Le venin super morceau qui fritte bien, forgé dans un bois rock / metal qui ne s’en laisse pas compter.
Et on continue ! Le futur est carrément un punk rock bien accrocheur, Le Mâle et son riff qui fait mouche ; du groove sur un tempo en contretemps quand arrive Désastre, morceau envoûtant et angoissé aux entournures, sans oublier X-it , qui est résolument punk . Par contre, Les seigneurs est peut-être le maillon faible de cet album, avec, et c’est personnel, un petit quelque chose qui manque pour se hisser au niveau des autres titres. Et pour finir, La surface, composition construite sur des accords qui font penser à une ballade rock un peu vintage, assez atypique dans la discographie de LOFO, mais qui accroche de suite, du moins ce fut le cas pour moi.
Quant aux mots, la voix de Reuno fait merveille, alignant comme d’habitude avec l’intelligence de sa verve, ses mots de braise sans concession face aux habitudes humaines d’une société plombée. Allez écouter Le Mâle ou bien Bonne guerre ou encore Les Fauves pour vous en convaincre. En conclusion, cet album est puissant aussi bien dans la forme que dans le fond ( je sais c’est facile ) et ceux qui n’avaient pas aimé » Mémoires de Singes » ou bien » Monstre Ordinaire » feraient bien de venir faire un tour sur ce » Vanités « , qui sans prétention possède du muscle, de l’inspiration et une flagrance qui rappelle un peu les « jeunes années » dans ce qu’il dégage. Du coup je m’en remets un coup dans les oreilles. Et pour vous ? Cela sort le 8 novembre.
TRACKLIST:
1. Bonne guerre
2. L’Exemple
3. Les Fauves
4. Le Refus
5. Le Venin
6. Le Futur
7. Le Mâle
8. Désastre
9. X-it
10. Les Seigneurs
11. La Surface