Les années passant, la synthawe (et assimilés) semble être plus qu’un effet de mode.
Les artistes affiliés à cette scène sont toujours bien présents et actifs, et des petits nouveaux ne cessent de se joindre au mouvement.
Rien que cette année, c’est déjà le deuxième EP d’un groupe français du genre que je chronique après l’excellent ENTROPY ZERO (chronique).
Différence d’approche cependant avec MIDNIGHT STREET OF RAGE. Le groupe semble avoir une grande tendresse pour ses souvenirs d’enfance à base de Megadrive et de musique electro-kitch. Suffisamment en tout cas pour baptiser le groupe d’après le cultissime Streets Of Rage, que j’ai moi-même bien poncé, et pour baser sa musique en partie sur les bandes originales de l’époque.
C’est donc sans surprise qu’on retrouve une forte influence chiptune dans la musique du combo, assez doué d’ailleurs pour retranscrire l’ambiance caractéristique de l’époque.
Mais pas que !
Si j’ai introduit sur la synthwave, c’est bien parce que ce genre retro-moderne fait partie intégrante de leur musique. N’imaginez pas une agressivité à la CARPENTER BRUT, on est plutôt ici dans une approche mid-tempo noire et travaillé comme peuvent le proposer LAZERHAWK ou MAGIC SWORD.
On retrouve aussi le goût pour les montées en puissance rappelant LOST YEARS.
La comparaison trouve cependant une limite assez franche dans élément différenciant : la guitare.
Après tout, ici c’est un webzine de metal, pas de musique electro. Et ça tombe bien, la guitare est omniprésente et résolument metal. Qu’elle soit rapide et tranchante sur « Hope » ou lourde et plannante sur « Solitary Waltz » et « Raging Engine », elle ancre ce New Heaven City dans notre bonne vieille contre-culture.
Chaque morceau, tous instrumentaux, a une couleur particulière et présente une ambiance très léchée. Pour un quasi sans faute, seul « Hope » m’ayant moins convaincu. La faute à une atmosphère épileptique et sans nuance à la F-Zero qui finit par lasser. Si ce morceau est probablement une bombe atomique sur scène, il lui manque la subtilité qui caractérise les autres titres de l’EP.
Je pense par exemple à « No Brakes » qui commence doucement avant de s’envoler et qui jouera tout du long sur les variations de tempo. Idem pour le lancinant « New Heaven City » aux mélodies de guitare franchement accrocheuses.
L’EP s’est en plus maintenant enrichit de 2 reprises, dont l’une d’un immense tube des années 80 par DEAD OR ALIVE : « You Spin Me Round (Like A Record) ».
Et le groupe s’en tire avec les honneurs, le titre n’étant qu’assez peu dénaturé. Juste de quoi y mettre sa patte, même si découvrir le groupe avec du chant a quelque chose de surprenant.
Difficile de reprocher grand-chose à MIDNIGHT STREET OF RAGE. Leur son mêlant metal, new wave des années 80 et 8-bit des 90s a tout pour séduire, en plus d’une belle énergie qui fait sûrement des ravages en live ! Si vous aimez le genre, ou que vous êtes un metalleux large d’esprit, vous pourriez bien être conquis par New Heaven City.
TRACKLIST
1. Nueva York
2. Raging Engine
3. Hope
4. Solitary Waltz
5. The Dancer
6. No Brakes
7. New Heaven City
8. You Spin Me Round (Like A Record) – Dead Or Alive Cover
9. Footsteps – City Hunter OST Cover