Le Sylak c’était il y a déjà un mois, le temps pour nous de nous remettre des concerts, les idées en place, et les mots sur le site ! Le Sylak a pour sa 8ème année rejoint le cercle (plus très privé, et c’est tant mieux !) des festivals complets ! C’est pas moins de 10.000 festivaliers qui ont foulé le sol de Saint-Maurice de Gourdans pour trois jours intense, sous la chaleur, la poussière et les basses.
Le festival a presqu’atteint sa taille maximale, la production souhaitant garder un aspect familial et convivial, et ça a plusieurs avantages : Le site est bien aménagé, il est possible de rester à l’ombre pour profiter des concerts, les rencontres sont de fait plus facile, il n’y a qu’une scène, on ne loupe alors aucun groupe, et on peut profiter pour filer au bar pendant le changement de plateau ! Le Sylak se veut aussi le défenseur de la scène locale « Support Your Local Artists Krew », (car rappelons le : sans scène locale, pas de scène internationale) en permettant à des groupes tels que KAMIZOL-K ou EIGHT SINS de jouer dans des conditions optimales. Le camping, s’il ne reste qu’un terrain d’herbe n’est pas invivable, il y a de la place pour chacun sans (trop) se marcher dessus, ce qui est appréciable.
Le vendredi marque l’ouverture par la désormais traditionnelle soirée mousse, qu’il ne faut en aucun cas rater ! La petite scène jouera des tours à BENIGHTED, le groupe de tête d’affiche de cette soirée !
Le temps d’arriver de la gare, de faire le trajet avec la navette, de choper le bracelet et de s’équiper de la première bière (Il fait 37°) que ROADIES OF THE D débute. Je suis toujours pris d’appréhension en allant voir un groupe de cover MAIS le look est là, et le plus important, la voix aussi ! L’univers est respecté, le public répond bien. S’ensuit de FLAYED qui resteront dans le thème avec des riffs qui rappelleront les années 70′ le public est conquis. STICKY BOYS joueront eux aussi face a un public dissipé avec un Hard-Rock explosif et de la bonne humeur, tout est réuni pour passer un bon moment.
Il est déjà 23h30 et c’est au tour de BENIGHTED de venir monter sur la petite scène du Sylak, la grande étant reservée aux deux autres jours du week-end. Le public est si dense que toute la journée se frayer un chemin vers la mousse, ou le pit est en feu, est une véritable épreuve. Le show a dù être arrêté une dizaine de minutes car les barrières de sécurité présentes ne tenaient plus et présentaient un risque d’effondrement, le problème a été résolu et n’a pas empêché Benighted de mener a bien leur set d’une heure et de nous jouer un cover de Rammstein « Du Reist So Gut » présent sur Carnivore Sublime. Chapeau bas a l’équipe pour cette réactivité !
Samedi,
C’est à KAMIZOLE-K qu’advient la tâche d’ouvrir le bal, le jeune groupe Lyonnais joueront leur Hardcore devant une foule clairsemée, mais présente. Les deux chanteurs occupent bien la place sur scène, même si on les aurait plus vus le vendredi soir, ils se sont sortis de l’épreuve haut la main.
Groupe beaucoup plus connu de la scène Lyonnaise IN AKARDIA – qui avec ce concert signe le départ de Mike au chant. Fort de leur dernier album « Lions » le groupe délivrera un DeathCore de qualité, qui n’est pas sans rappeler Carnifex. Le public répondra présent pendant la demi-heure du set. Les six membres du groupe occuperont la scène aussi bien que les décibels dans une ambiance sombre.
Les punks Praguois de PIPES AND PINTS dégageront un show de qualité qui tranchera avec tout le reste de la journée: cornemuse, choeurs, bière et bonne humeur seront leur maître mots, le public est emporté.
Etonnant le set d’ORIGIN, qui sans chanteur et bassiste ont réussi à captiver le public avec un technical death sans fausse note. Les deux autres membres étant restés bloqués au Texas apparemment, n’ayant pas pu prendre l’avion. Même s’il manquait de la puissance, l’occasion était unique.
ENTOMBED A.D, né en 2014 avec des membres d’Entombed pilier du Death Metal Européen, le groupe de Death’n’Roll était attendu par les fans présents dans l’assemblée. Le mythique chanteur Lars-Göran Petrov a l’habitude de ce genre de scène et saura captiver le public. L’ensemble du pit semble réveillé, mais par 34° c’est encore difficile de juger. Même s’il répond présent, le public est clairsemé dans les zones non ombragées.
Grosse découverte pour moi, COMEBACK KID que je ne connaissais que de nom. Les Canadiens assureront quarante-cinq minutes de show sans même prendre le temps de respirer, un Hardcore qui mettra les fans en liesse, une énergie qui caractérise pour moi le genre : une bonne humeur communicative, un groupe proche de son public (littéralement) et pas de temps mort.
Il est impossible pour moi de suivre le show de KADAVAR en entier, le groupe OVNI de l’affiche. Leur Rock Psyché est un entracte parfait pour faire la transition avec la fin de soirée qui s’annonce sportive. Le trio semble emporté par leur musique, peut-être plus que le public d’ailleurs.
Pour BLOODBATH, même le soleil a compris qu’il était de trop. La chaleur commence doucement à quitter Saint-Maurice de Gourdans, les suédois menés par un Nick Holmes (Paradise Lost) imperturbable, statique et avec un regard vide, serviront un Death Metal malsain. C’est vrai que face aux membres de Bloodbath on se sent peu de chose pendant cinquante minutes, onze titres suffiront a me mettre sur les rotules.
Avec HATEBREED, le Sylak aura surement connu sa plus forte affluence (oui, il y avait plus de monde que sur Alestorm le lendemain.) Dignes représentant du Hardcore Américain depuis bientôt vingt-cinq ans, ce n’est pas pour cette raison que le groupe se laisse porter par ses titres emblématiques en profitant de sa place en tête d’affiche et se permettront de jouer des titres biens moins connus tirés de leurs premiers albums. La fourgue du groupe se ressent dans le pit qui est endiablé, le lightshow se remarque sous le ciel étoilé, toutes les conditions sont réunies pour un excellent concert.
C’est au tour d’AT THE GATES de monter sur scène, honnêtement c’est le groupe que j’attendais le plus du festival. J’ai accroché à ce groupe en 2014 avec « At War With Reality » (qui est encore aujourd’hui un de mes album préféré) complété par le petit dernier « To Drink From The Night Itself ». Le concert s’ouvre d’ailleurs par le titre éponyme du dernier album, qui servira d’ouverture au pit. Tomas Lindberg est rayonnant et aura peut-être tendance a occulter le reste du groupe qui feront un travail monstrueux. Les guitares s’affoleront sur Cold, Suicide Nation, et après une heure de show sur un magnifique The Night Eternal de cloture. Les albums « Slaughter of Soul » et « At War With Reality » son surreprésenté, le groupe préférant peut-être jouer une setlist avec plus de titres familiers du public sur cette tournée.
Malgré quelques couacs indépendants du Sylak c’est une belle journée qui se termine. La chaleur et l’alternance Hardcore-Death de la journée aura tout de même joué sur l’ambiance, les publics étant assez distincts, les foules se distinguaient devant la scène. Le son a été très bon sur tous les groupes, la sécurité au top et il n’y a eu aucun retard à signaler.
Dimanche,
11H30. Presque trop matinal malgré le soleil qui est déjà au zénith BLOODSTORM monte sur les planches du Sylak, un reveil en douceur avec un Metal groovy. C’était aussi une date bien particulière pour le groupe puisque c’était le dernier concert de Rob au chant, qui après dix ans quitte le groupe pour se concentrer sur de nouveaux projets.
C’est ensuite au tour des Suisses de VOICE OF RUIN de s’arrêter au Sylak pendant leur « Summer Festival Tour 2018 », le temps de réveiller les foules avec un Death Metal de qualité, avec de belles mélodies. Habitués de la scène et opérant depuis 2008, le groupe saura captiver la foule. Leur prochain album sortira en 2019, nul doute qu’il fera partit des albums a surveiller, on a hâte de les voir plus haut sur l’affiche !
On quitte les groupes locaux pour accueillir les Anglais de BROKEN TEETH qui délivreront un show d’une rage folle, étant le seul groupe que je ne connais pas de la journée, ce fut pour moi une agréable découverte, leur Hardcore bien moins mélodique que celui de Hatebreed aura raison du public qui moshera a la demande du groupe.
Mantar n’ayant pas pu monter dans l’avion après leur show a Wacken (à cause d’une intoxication alimentaire) ce sont les grenoblois de EIGHT SINS qui remplaceront au pied levé les Allemands, actuellement en vacances ils étaient simplement venus au Sylak pour profiter. Quelques blagues « Bonjour on est Mantar », et le show peut commencer. Un mélange de Punk, de Thrash, et de Hardcore qui colle parfaitement à l’ambiance du Festival.
J’ai pu échanger à la suite de ce concert avec un gars de la sécurité sur la crash barrière qui m’avouera que le Krew espère un réveil massif du public puisqu’il est un peu mou à leur goût. Il est vrai qu’avec la chaleur il y a un réel fossé entre l’énergie des groupes et celle du public, qui se réservera pour les concerts plus frais en fin de journée. Comme le samedi, les zones d’ombre sont prises d’assaut et se trouvent loin de la scène, le pit, même si arrosé, est incroyablement chaud. Evidemment, il y a toujours quelques irréductibles, mais qui choisiront leurs groupes avec soin, préférant parfois louper un groupe pour aller s’installer dans la rivière située non loin de là, seulement cinq minutes à pied suffisent pour l’atteindre.
Groupe mythique de la scène Grindcore, c’est ROTTEN SOUND qui mettront tout le monde d’accord. Même en retrait, (35° tout de même) l’énergie est palpable, sans répit, c’est une heure de double blast et de riffs endiablé qui sera délivrée. Les Finlandais seront là ou ils sont attendus, sans aucune surprise.
CARNIFEX pourront en dix titres nous montrer leur évolution qu’ils ont eue au fil des années, leur style évoluant du DeathCore au BlackCore en faisant la part belle à leur dernier album « Slow Death » ce sont seulement trois albums qui seront représentés. C’est un show qui passera tout de même a la trappe. Peut-être que leur visuel « teen » me gêne, le chanteur ressemblant a un Dany Filth avec plus de muscles, peut-être aussi l’heure de la journée (17H!), c’est étonnant, car ce groupe reste un de mes meilleurs souvenirs de l’édition 2017 du Never Say Die Tour à Lyon. Mais en ce dimanche ce n’est pas ça.
Patron de la scène Hardcore Californiene, c’est TERROR qui joueront eux devant une foule bien plus présente et réactive qui réagira au moindre mot de Scott Vogel (Et d’ailleurs son maître-mot est » Circle-Pit »). Le groupe déborde d’énergie, le chanteur de Broken Teeth sera même invité a la fête. Oui, car plus qu’un concert c’est bien une fête a laquelle chacun est invité a participer qui est proposé. « Bounce, make your neighbour bounce too ! Don’t hurt people, have fun and dance ! ».
Drapeau arboré d’une représentation de Trump qui en ferai rêver plus d’un si on en croit le nombre de personnes qui le trouve fabuleux, MUNICIPAL WASTE déchaîneront le pit : le seul groupe de Thrash présent cette année recevra un accueil dignes des plus grands. Sex Dolls, et masques de Trump seront dans le Pit. Je ne peux que vous les recommander si vous aimez le Thrash, et la fête. Seul bémol Tony Foresta aura parfois pas mal de mal à suivre son chant, certains couplets se retrouveront parfois étouffé, mais il faut souligner aussi que les musiciens jouent légèrement plus vite en live que sur les versions studios, et j’ai eu l’impression de retrouver malgré le chant, une version plus punchie des titres que ce à quoi j’étais habitué en studio.
Les Belges (oui, moi non plus je ne savais pas, mais selon eux « We’re from the land of the best beer on the world ») de DEAD KENNEDYS, véritable pionniers du Punk, délivreront un show qui tranchera vraiment avec tout le reste de la journée. Beaucoup plus calme, statique, faisant chanter le public. Pogo enchantés, public plus agé dans le pit, setlist pleine de classiques le concert se terminera sur un Holliday In Cambodia chanté en choeur.
SEPULTURA premier light show de la soirée, autant vous dire qu’ils étaient à un niveau auquel je ne les attendait pas. Le groupe a beaucoup évolué au fil du temps et même si je n’ai pas connu l’époque Igor Cavalera (et du coup encore moins l’époque avec Max Cavalera, hors Youtube! ) cela m’étonne encore que Derrick Green soit encore à ce point décrié. Il est entré dans le groupe il y a vingt ans, a joué avec Igor pendant dix ans, il n’a plus ses preuves à faire. Certes éloigné du Thrash à sonorité sud-américaine du début, ce nouveau chanteur a su donner un second souffle a Sepultura. Pourtant, sur scène, les anciens albums ne seront pas oubliés : Kairos, Ratamahatta, Arise soneront presque mieux en live (et si j’écris presque, c’est uniquement pour ne pas froisser les puristes.) Le festival est rempli, il est presque difficile de se trouver une place dans la foule. Je pense qu’il est difficile de satisfaire tout le monde en à peine une heure avec 14 albums et presqu’autant de classiques, les albums les plus récents seront joués plutôt en début de set, pour pouvoir terminer sur les titres qui déchaîneront les crinières.
Comme dit plus haut, j’ai l’impression que le festival est moins rempli sur ALESTORM qu’il ne l’était sur Hatebreed la veille. Les pirates écossais déchaînent pourtant les passions ces derniers temps, faisant salle comble dans toutes les salles de France, s’attirant les foudres de certaines personnes qui se voudraient les garants de la scène metal, en effet en seulement cinq albums le groupe a su s’imposer sur la scène du Party-Metal, un genre qui à en croire certains n’en serai pas vraiment un. Leur dernier album « No Grave But The Sea » représentera un tiers de la setlist. La seule déception sur ce concert fut le son, impossible de savoir si le problème venait de la façade ou d’un réglage des guitares, mais il manquait clairement quelque chose. Quoi qu’il en soit ça n’a pas empêché le public de s’amuser (à grands coups de canards géants et de déguisements, au grand dam de certains).
A taille humaine, respectant l’environnement et avec des artistes locaux le Sylak a tout pour plaire. Une pause d’une demie heure est nécessaire pour changer la scène ce qui permet de se poser, sur les bancs et les tables mises a disposition. Pourquoi ne pas rajouter une seconde scène pour faire jouer quelques groupes locaux en plus ? Surement car le festival devrait prendre une tout autre ampleur en terme de bénévoles, et de place aussi.
Liens utiles pour les groupes que vous pouvez ne pas connaitre,
Vendredi :
Roadies of The D : https://www.youtube.com/watch?v=cqho0Eezxog
The Decline!
Flayed : https://www.youtube.com/watch?v=-DgoK_eUevs
Sticky Boys : https://www.youtube.com/watch?v=uN2mv3QdfGI
Benighted : https://www.youtube.com/watch?v=QR7hgYk_Ttc
Samedi :
Kamizole-K : https://www.youtube.com/watch?v=BmuysKvlQk4
In Arkadia : https://www.youtube.com/watch?v=hn8VCyD8Cvo
Dimanche :
Booodstorm : https://www.youtube.com/watch?v=g4xbFyizHdg
Voice Of Ruin : https://www.youtube.com/watch?v=uJ5oEfc2dOc
Eight Sins : https://www.youtube.com/watch?v=dVBwICNo1pk
Merci a l’équipe du Sylak pour ce formidable week-end.