Plus de deux ans après avoir été soufflée par les guerriers de TURISAS à Manchester (lire notre report !), nous revoilà face au Warlord Nygård et à ses compagnons d’arme, cette fois-ci à Lyon. Inutile de préciser qu’après un premier concert tout bonnement parfait, celui-ci se devait d’être à la hauteur de notre fabuleux souvenir…
Le groupe d’ouverture est STARKILL, tout droit venu des États-Unis ; ils assureront la première partie sur toute la tournée de TURISAS en Europe. Le groupe présente un death metal varié dont les mélodies sont avant tout assurées par les guitares et rappellent à notre grand plaisir les Vikings d’AMON AMARTH. Aussi, leur musique et leur dynamisme convainquent sans problème. Fait rare : les soli de guitare sont tantôt effectués par le guitariste, tantôt par le chanteur lui-même. Le moment fort du concert est sans conteste lorsque le public, à la demande du leader, se met à scander haut et fort les quatre mots-phares du refrain de This is Our Battle; This is our Day : « Raise up your Swords ». Rien de mieux pour préparer les spectateurs aux finlandais guerroyeurs.
Surtout lorsque les mouvements de foule commencent sérieusement à se faire sentir…
À notre grande surprise, le concert de TURISAS ouvre sur le discours issu du titre To Holmgard and Beyond, au départ quasiment dépourvu de musique. Puis, aussi victorieuses que possible, des orchestrations résonnent à nos oreilles et accueillent les membres. Austères (mais pas pour longtemps), les membres sont vêtus comme à leur habitude de peaux et de cuir. Les lumières rougeoyantes peuplent la scène et accentuent leurs peintures de guerre. L’effet d’attente est à son comble lorsque retentissent les premières notes de 10 More Miles, dernier single en date du groupe – et titre d’ouverture idéal. De la passion d’Olli Vänskä (violon) au flegme de Jussi Wickström (guitare), en passant bien sûr par la grandeur de Mathias Nygård, la prestance de TURISAS n’est plus à prouver. Dès le premier titre, le groupe encourage généreusement la foule à se rallier à leur cause, alors que Olli, Jussi et le bassiste Jesper Anastasiadis accompagnent Mathias de leurs chœurs triomphants.
Ce soir, TURISAS nous fait l’honneur de couvrir de manière relativement juste toute leur discographie. Nous revenons donc un album en arrière avec Take the Day! et son tempo favorisant les headbangs soutenus. Le fatidique To Holmgard and Beyond, que Mathias qualifie comme étant « l’hymne des hymnes du folk metal » et qui s’achève en grandes pompes avec la batterie de Jaakko Jakku, nous ramène encore plus loin ; il précède une excellente surprise que le groupe n’a recommencé à jouer que depuis peu : j’ai nommé The Land of Hope and Glory ! Cette composition-phare, issue du tout premier album « Battle Metal », ne peut nous laisser froids – et c’est également le cas pour le reste du public, déjà très échauffé depuis le début, et qui chante les « Laï, Laï, Laï, Laï » avec joie !
Nous nous délectons de la fin, qui vaut définitivement le détour en live.
Nous restons sur le premier album avec Rex Regi Rebellis, un autre titre que le groupe ne joue pas si fréquemment. C’est probablement l’un des titres de leur discographie s’apparentant le plus au folk metal, à grands renforts de violons et de rythmes soutenus. On appréciera donc sur scène les parties de violon très présentes ainsi que l’alternance entre les parties très dynamiques et les passages plus dramatiques. À n’en pas douter, les morceaux plus anciens du groupe sont ceux qui apportent le plus d’intensité et d’émotion au concert !
Comme toujours, Mathias s’adresse à son audience à plusieurs reprises ; ainsi, comme il l’avait déjà fait il y a deux ans, il mentionne le sauna finlandais et encourage le public à amener la chaleur du sauna à eux. Plus tard, il n’hésitera pas à aller chercher une bouteille de vin en coulisses afin de remplacer la « bière de m*rde » qu’on lui a servi. À un autre moment, le chanteur nous confie qu’il leur tarde le day-off du lendemain afin de se rendre dans un pub à Lyon et boire jusqu’à plus soif !
Retour sur le dernier album, avec For your Own Good, à la structure beaucoup plus simple et aux riffs plus heavy. Il est suivi du titre le plus emblématique de TURISAS, qui n’est autre que Battle Metal lui-même. Le public n’hésite pas à chanter la mélodie principale et à s’agiter de plus en plus. Il n’est pas prêt de se reposer, avec le tempo extrêmement rapide de No Good Story Ever Starts With Drinking Tea, véritable hommage aux… beuveries !
S’ensuit le très bon We Ride Together, puis Miklagard Overture, « la chanson la plus épique du monde », nous affirme le très humble Mathias. Ce dernier profite de ce morceau pour présenter les membres du groupe. La fin puissante et (effectivement) épique est suivie du retour en coulisses du groupe, avant le fameux rappel.
Pas de concert de TURISAS sans Stand up and Fight ; le groupe revient donc sur scène au son de cette véritable hymne au combat et à la persévérance. La bataille arrive à sa fin, avec la reprise de BONEY M connue de tous, à savoir : Rasputin. Mathias nous dit qu’ « il est acceptable de danser un peu sur ce morceau », et le public se fait un malin plaisir d’obtempérer !
Nous prenant au dépourvu mais sans vraiment dénoter, la pièce classique Les Toréadors retentit pour clôturer ce concert. Olli se fait momentanément chef d’orchestre pour nous encourager à chanter en chœur la mélodie ! Les membres nous saluent généreusement, serrent les mains des premiers rangs, et n’oublient pas de prendre une petite photo finale avec le public en fond.
Nous voilà tous, certes en sueur, mais comblés de cette prestation phénoménale !
SETLIST
Intro
10 More Miles
Take the Day!
To Holmgard and Beyond
The Land of Hope and Glory
Rex Regi Rebellis
For your own Good
Battle Metal
No Good Story ever starts with Drinking Tea
We Ride Together
Miklagard Overture
RAPPEL
Stand up and Fight
Rasputin (reprise de BONEY M)
Outro : Les Toréadors (issue de l’opéra « Carmen », de Georges Pizet)
Photos : Florian FlyingShark