Une fois n’est pas coutume, je vais commencer par une mise en garde.
Si le revival 80s vous sort par les yeux, je ne peux que vous encourager à passer votre chemin et à consulter les autres chroniques de la semaine.
Si en revanche vous aimez le heavy et estimez que cette décennie en a encore sous le pied, alors vous êtes ici chez vous !
WINGS OF DECAY déterre une nouvelle fois les années Reagan pour les ramener en 2019. Et nom de Zeus, ils le font bien !
Deux visions musicales de cette période s’affrontent ici autant qu’elles se complètent.
A ma gauche, la NWOBHM qui a fait les beaux jours de notre musique préférée, avec une guitare que n’aurait pas renié IRON MAIDEN, un côté épique à la TOKYO BLADE, le sens mélodique de GRIM REAPER, la science du riff de ACCEPT… Vous avez compris le topo, le groupe français ressuscite avec talent les vieilles gloires.
A ma droite, le hard-fm typique années 80 (« Final Round », « Roadstar »). On pense aux poids lourds du genre comme JOURNEY, SURVIVOR, CHEAP TRICK ou au côté tubesque de GARY MOORE.
Deux ingrédients essentiels pour réussir dans ce mélange : des riffs imparables et une approche mélodique en béton armé. Coup de bol, WINGS OF DECAY a les 2.
Sur l’album, c’est un joli 9/10 en termes de composition de tubes. Chaque titre ferait un excellent 45 tours , même si j’admets avoir un petit faible pour les excellents « Final Round », « Crossroads » et « Out In The Night ».
Si le groupe ne réussit pas le grand chelem, c’est la faute à un dernier titre un peu en dedans, « Far Away From You » n’ayant pas la même saveur que les autres.
Pour le reste, c’est une vraie réussite, portée par un guitariste magicien et un chanteur au timbre haut perché franchement solide, malgré une prononciation de l’anglais un peu trop propre à mon oreille.
Il faudrait cependant être de mauvaise fois pour reprocher quoi que ce soit en termes d’exécution. Tout est propre, ultra carré, et surtout vraiment inspiré.
La production moderne ancre les compos dans le présent malgré une évidente nostalgie dans la composition.
En effet si vous avez l’impression, à l’écoute, de nager en plein montage où l’on résume 6 mois d’entrainement intensifs en une séquence de 3 min sur un tube de Kenny Loggins, c’est normal. Plusieurs titres n’auraient clairement pas fait tâche sur les BO de Rocky, Rad ou Kickboxer.
Vraiment pas un mal tant j’ai toujours adoré ces titres un peu kitsch et entêtant.
Le groupe doit d’ailleurs faire un massacre en live tant l’énergie est communicative.
Si vous partagez mes goûts, jetez vous sur Crossroads, un album réjouissant qui vous fera passer l’été dans la bonne humeur !
TRACKLIST :
1/ Crossroads
2/ Roadstar
3/ Metal Zipper
4/ Live Or Die
5/ Until The End
6/ Wanker
7/ Final Round
8/ Out In the Night
9/ Full Speed
10/ Far Away From You