Impressions mitigées pour nos troupes suite au concert pourtant très attendu de KORPIKLAANI, alors accompagnés de TROLLFEST et TURISAS. D’autant que La Cigale nous donnait rendez-vous dès 17h30… C’est à peine si nous avons pu prendre notre goûter qu’il a fallu prendre la route, donc !
Cela n’a pas empêché les spectateurs, relativement jeunes pour la majeure partie, à remplir les lieux dès le concert de TROLLFEST, qui a (presque littéralement) renversé la salle. Mais la tâche est toujours aisée pour le groupe burlesque, qui use d’une gestuelle comique, de déguisements et d’accessoires colorés, sans oublier les sollicitations de Trollmannen (dont une incitant toute la fosse à faire la chenille !) et les airs hypra-dansants et cocasses à la cadence ô combien soutenue… C’en est presque trop facile !
Pas moins de douze titres sont joués, dont la fameuse reprise de Britney Spears Toxic, qui a fait bien virevolter les déguisements de princesse enchantées des guitaristes et bassiste ! Quant à Lodd Bolt, il s’est offert un beau slam dans le tas, instrument en main…
Trollfest
Bien qu’ils continuent de nous faire attendre pour livrer le successeur de « Turisas2013 », sans confirmer quoi que ce soit, TURISAS n’a jamais vraiment disparu de la circulation pendant toutes ces années (on les a notamment vus au Hellfest en 2017, ou au Motocultor en 2018). C’est donc avec entrain que nous avons assisté à leur premier concert à Paris même en six ans !
Le groupe de Mathias Nygard nous a offert une représentation équilibrée de toute leur discographie, dont les célèbres Battle Metal, Stand Up And Fight ou encore To Holmgard And Beyond. La présence de Caitlin De Ville au violon en remplacement d’Olli Vänskä (absent de la tournée pour raisons personnelles) a apporté énergie et enthousiasme. La musicienne a même eu droit à son moment seule sur scène pour l’introduction du poignant Five Hundred And One.
Caitlin de Ville avec TURISAS
Mais la plus grosse surprise concernait le rappel, où TURISAS est venu s’installer en configuration acoustique pour deux chansons ! For Your Own Good est alors devenue étrangement planante, tandis que The March of the Varangian Guard voyait ses accents folk joliment accentuées.
Les passages plus complexes et calmes du set, ou encore le fait de terminer par deux acoustiques, ont peut-être dérouté certains spectateurs et cassé la dynamique de la soirée. Mais la performance des Finlandais a dans l’ensemble grandement rallié la foule à sa cause : il faut dire qu’une bonne partie du public était là pour eux !
Mathias Nygard de TURISAS
Malgré nos attentes, la tête d’affiche a eu tendance à décevoir. Pourtant, leur passage agité au Hellfest il y a trois ans nous avait marqués. Mais cette impression n’était-elle pas faussée par la foule surexcitée ?
Certes, passer après les puissants TURISAS et les rocambolesques TROLLFEST n’est pas facile. Ceci dit, fournir le minimum « syndical » est impardonnable à ce stade de leur carrière : les membres étaient la plupart du temps statiques, le décor faisait un peu « vide » (malgré une batterie entourée de bois ornementaux), et Jonne Järvelä (chant) était inaudible, malgré un excellent son où l’on entendait même très bien l’accordéon.
Sami Perttula et Jonne Järvelä de KORPIKLAANI
Qu’à cela ne tienne : la fosse n’était clairement pas de notre avis et n’a pas stoppé une seconde pogos et slams généreux ! Certains passages, plus festifs, ont motivé Tuomas Rounakari (violon) et Sami Perttula (accordéon) à courir de part et d’autre de la scène tandis que Jonne sommait le public de crier avec lui. Impossible de nier que le concert était un pur moment festif, alors que l’audience réagissait au moindre stimulus.
En fermeture de set, KORPIKLAANI a eu la brillante idée de rappeler les membres de TROLLFEST pour un final rocambolesque sur Beer Beer et Vodka (et en même temps, avec de tels titres, difficile de faire sobre…).
Sur le papier, réunir trois groupes de la sorte n’a rien d’aberrant. Mais force est de constater qu’il ne suffit pas d’avoir des origines et des instruments similaires pour être accordés. TURISAS a bien plus d’énergie et de nuances à offrir que KORPIKLAANI, et aussi plus de sérieux que TROLLFEST.
Quoiqu’il en soit, le public semble avoir passé un excellent moment, et en finalité, c’est tout ce qui est jamais recherché dans un concert !
Matson de KORPIKLAANI
Photos : Matthieu Lelièvre – Acta Infernalis | French Metal
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